Le projet « sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel immatériel du grand Kloto » (festival humour, contes et proverbes de chez nous à Kpalimé) a été lancé lors d’une rencontre avec le public et la presse vendredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisé par l’Association pour le Développement Socio-Culturel de Kloto (ADESCK), ce projet a reçu le financement du Fonds d’Aide à la Culture (FAC) du ministère de la Culture et de celui de économie et des Finances.
Ce projet est une action artistique et culturelle de sensibilisation des populations, sur un changement de comportement social, sur la méconnaissance, la négligence et plus concrètement, les savoir-faire des grands parents.
Par ce projet, les initiateurs entendent contribuer à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine culturel togolais notamment les savoir-faire traditionnels.
Il s’agit à court terme, d’organiser un festival humour, de contes légendes et proverbes à Kpalimé pour les jeunes, de donner l’occasion aux populations du grand Kloto, de redécouvrir leur histoire à travers les contes, proverbes et jeux.
Il sera question à long terme, de revitaliser la chaîne de transmission intergénérationnelle de ces savoirs, de réveiller en ces populations, l’intérêt et le goût de la sauvegarde des savoir-faire traditionnels.
L’équipe du projet composée de cinq personnes va effectuer une tournée d’information et de sensibilisation dans la préfecture de Kloto ainsi que dans les écoles ciblées où des rencontres seront organisées avec les autorités locales comme le préfet, le maire, les directions régionales de la culture et celle de l’éducation, les responsables des médias locaux, ainsi que les responsables des associations de jeunes, les directeurs d’écoles, les enseignants, les élèves les parents.
Dans la réalisation de cette activité, un appel à candidature sera lancé au profit des écoles primaires de la préfecture. A l’issue des inscriptions, le comité de sélection retiendra quatre écoles pour participer au festival. Une formation de deux jours sera donnée aux élèves et enseignants des écoles sélectionnées. Chaque établissement participant au concours y envoie deux élèves et un enseignant, soit au total 12 personnes qui vont bénéficier de cette formation. Les enseignants formés vont servir d’encadreurs dans leurs établissements respectifs.
Avec les acquis de la formation, chaque école fera une création de conte qu’elle présentera à une grande soirée. A cette étape, les enseignants formés vont s’employer à encadrer les groupes de leur école pour une durée d’un mois.
Une grande soirée de contes au cours de laquelle un concours sera organisé. Ce concours va permettre aux bénéficiaires de la formation de se mesurer entre eux. Un jury de trois personnes sera constitué pour départager les concurrents. Les meilleures créations seront primées de même que des prix de participations.
Le représentant du maire de la ville de Kpalimé Ezé Tomédégbé a tout d’abord rendu hommage au chef de l’Etat et le gouvernement togolais qui, dans sa politique de promotion culturelle a mis en place un fonds d’accompagnement aux initiatives culturelles pour un développement socioculturel au Togo.
Pour lui, ce projet vient en complément aux différentes initiatives déjà prises par le gouvernement dans ce sens.
Aussi a-t-il encouragé les organisateurs à bien exécuter le projet qui vise avant tout, à promouvoir la culture togolaise et à aider l’État dans sa politique de formation et d’éducation des citoyens.
Il a appelé la population à adhérer à l’initiative et à la soutenir dans l’intérêt des communautés.
Le directeur régional Plateaux des Arts et de la Culture Monkli Kokou a souligné que les contes et proverbes étaient des moyens les plus utilisés par les parents pour véhiculer des messages et éduquer les enfants dans le temps, lesquels se terminaient par des leçons de moral.
« Dans ces contes et proverbes, les animaux, les objets jouent le rôle d’acteurs et sont souvent personnifiés », a indiqué le directeur régional.
Il a déploré la disparition aujourd’hui de ce moyen de communication au détriment des TIC.
« Malheureusement, cette littérature orale, excellent vecteur de communication sociale, d’éducation civique et citoyenne est menacée de disparition et de dénaturation au sein de nos communautés où la culture orale est encore présente par la mort des conteurs ou dépositaires et par les influences négatives des nouvelles technologies de l’information et de la communication telles que la télé, la radio et les réseaux sociaux », a conclu M. Monkli. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE