Une quarantaine de forces de défenses et de sécurité de six pays francophones d’Afrique de l’ouest ont démarré ce mercredi à Lomé, une rencontre de trois jours, pour se familiariser avec les instruments internationaux de préservation des vestiges historiques et culturels, a constaté une journaliste de Savoir News.
Co-organisée par le Centre d’Etudes Linguistiques et Historique par Tradition Orale (CELHTO) du Niger, l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA) du Bénin et le Centre des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement en Afrique (UNREC), cette rencontre a pour thème : « la protection des biens culturels en cas de conflit armé ». Les participants sont des officiers supérieurs et experts venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal et du Togo.
Les participants auront à se familiariser avec le contenu de la convention de 54 de l’UNESCO, adoptée à la Haye en mai 1954 et ses deux protocoles additionnels sur la protection des biens culturels ratifiés par plusieurs états du monde. L’Assemblée Nationale togolaise a ratifié cette convention en octobre 2016.
« Durant les conflits armées, en plus des pertes en vies humaines, il y a des pertes en patrimoines culturels et cet atelier est organisé pour rappeler aux forces de défenses et de sécurité qu’en cas de conflit, il faut préserver aussi le patrimoine culturel. Il faut identifier ces biens, les connaitre sur les sites où ils sont avant les conflits et durant les conflits, prendre des mesures pour les protéger et ne pas en faire des cibles », a indiqué Komi N’Kégbé Tublu (coordonnateur du CELHTO).
« En temps de conflit armé, l’UNESCO a élaboré des symboles à poser sur les biens et patrimoines afin que les militaires puissent les identifier comme des biens protégés. Malheureusement, les militaires ne connaissent pas ces symboles. Nous allons donc passer en revue les dispositions de la convention 54, afin de mettre au parfum les forces de défenses et de sécurité », a ajouté Dr Frank Ogou (directeur de l’EPA).
Ensemble des biens matériels et immatériels qui retracent l’histoire d’une identité publique ou privé, le patrimoine culturel est à protéger pour nous-mêmes et pour les générations futures. Ce conclave débuchera sur la mise en place d’un noyau spécialisé sur la question de la protection du patrimoine culturel africain.
« Le projet de la préservation du patrimoine culturel est un projet qui est loin d’être aisé mais qui est une nécessité vitale pour la protection du patrimoine culturel et historique et l’exercice mnémonique des racines culturelles et historiques des civilisations humaines. Il s’agit d’un projet qui demande du temps, de la concertation, de la coordination et un engagement fort. Quoi de mieux que d’impliquer les forces de défenses et de sécurité qui sont des acteurs de premiers plan sur les terrains de conflit, soit en qualité de partie au conflit, soit en qualité de force d’interposition, de maintien ou encore de la paix », a confié pour sa part Anselme Yabouri (directeur de l’UNREC).
Le directeur de cabinet du ministère de la culture Gnazou N’Daam en ouvrant les travaux de ce conclave a émis le vœu qu’à l’issue du conclave, les participants soient en mesure d’apporter une meilleure appropriation et reconnaissance du patrimoine culturel en vue d’assurer un échange d’informations effectif sur la prévention des risques et la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
Il faut noter que cet atelier fait suite à celui de Kigali au Rwanda qui a réuni en juin dernier les haut-gradés du Cameroun, du Congo, de la République démocratique du Congo et du Rwanda. FIN
Chrystelle MENSAH
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