L’ONG Amnesty International a dénoncé mardi, « l’interdiction » faite par les autorités togolaises à trois activistes ressortissants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) d’entrer dans le pays.
Maikoul Zodi, Karim Tanko et Alexandre Didier Amani, tous membres de la Campagne internationale Tournons la Page (TLP), devraient participer lundi à l’adhésion du Front Citoyen Togo Debout (FCTD) et de la Synergie de l’Intelligentsia pour des Actions en faveur des Droits de l’Homme (SIADH) au mouvement TLP, qui regroupe neuf pays et ambitionna de faire du Togo le 10e membre de cette coalition, souligne Amnesty International.
Le coordonnateur TLP de la Cote d’Ivoire Alexandre Didier Amani a été bloqué à l’aéroport d’Abidjan, les agents de la compagnie aérienne ayant reçu un courrier demandant de ne pas l’autoriser à embarquer dans le vol. Maikoul Zodi, le coordonnateur de TLP au Niger et Karim Tanko qui ont choisi d’arriver par la route ont été escortés par la police à Cotonou au Bénin après avoir été bloqués à la frontière entre ce pays et le Togo. La police des frontières a évoqué « des raisons d’Etat », a expliqué l’Ong de défense des droits de l’Homme.
« Cette inacceptable interdiction montre jusqu’où les autorités togolaises sont prêtes à aller pour s’opposer à tout suivi indépendant de la situation des droits humains », a dénoncé Marceau Sivieude, directeur régional adjoint pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International.
Selon lui, Ces trois activistes, « doivent jouir de leur liberté de circulation dans l’espace communautaire d’Afrique de l’Ouest ».
« Cette interdiction qui leur est faite », a-t-il poursuivi, « s’inscrit dans un contexte socio-politique tendu à quelques mois de l’élection présidentielle qui pourrait permettre au président sortant Faure Gnassingbé, suite à la révision constitutionnelle du mois de mai dernier, de briguer un quatrième mandat ».
M. Sivieude a invité les autorités togolaises « à respecter leurs engagements internationaux et régionaux en protégeant les libertés d’expression, d’association et de circulation des activistes et défenseurs des droits humains (…) ».
Interrogé par l’Agence Savoir News, le ministre de la sécurité, le général Yark Damehame, a également réagi : « Le mouvement en question n’a aucune base juridique. Nous ne pouvons pas accepter ces genres de choses chez nous ».
« Ils n’ont qu’à aller faire leur chose ailleurs. Le Togo n’est pas un terrain d’expérimentation », a simplement ajouté le ministre. FIN
Junior AUREL