Lomé abritera les 6 et 7 décembre prochain, un sommet inédit de Chefs d’État engagés dans la lutte contre le trafic des faux médicaments en Afrique, annonce faite à l’issue de l’entretien lundi entre le président Faure Gnassingbé et Jean-Yves Olivier (président de la Fondation Brazzaville).
Le juge Jean-Louis Bruguière (membre de ladite Fondation), était aussi présent à cette audience au Palais présidentiel à Lomé.
Les discussions ont porté sur la tenue de ce sommet qui regroupera sept chefs d’État qui signeront dans le cadre de l’ « Initiative de Lomé », un engagement solennel de faire prendre par l’Afrique les premières mesures concrètes dans la lutte contre les faux médicaments et la criminalisation de ce trafic, indique un communiqué de la présidence togolaise.
L’industrie des faux médicaments représente en Afrique 30 à 60% des médicaments mis en circulation selon l’OMS. L’une des raisons de la croissance de ce trafic en Afrique est l’absence dans de nombreux pays d’une législation le criminalisant.
En réponse à cette situation et suite à la réunion de Marrakech en juin 2019, qui a rassemblé des experts africains et internationaux, la Fondation Brazzaville a lancé l’ »Initiative de Lomé », sous l’impulsion des chefs d’État du Ghana, du Congo, du Niger, de l’Ouganda, du Sénégal et du Togo.
L’ »Initiative de Lomé » devrait donc, dans le prolongement des actions menées par la Fondation Chirac, permettre notamment d’introduire de nouvelles législations visant à criminaliser le trafic de faux médicaments, de mettre en place des mécanismes appropriés au niveau national afin d’assurer une application vigoureuse de la législation pénale visant à réprimer le trafic et d’encourager d’autres États africains à se joindre à cette initiative.
Pour l’OMS, un médicament contrefait est « un médicament dont l’identité et/ou l’origine est délibérément et frauduleusement falsifiée », qu’il s’agisse de produits de marque déposée ou de génériques. En Afrique, près de 100 000 décès par an sont liés au commerce de médicaments contrefaits, précise l’OMS.
Le groupe de réflexion britannique International Policy Network estime que les faux antituberculeux et antipaludiques sont à l’origine de 700.000 décès par an dans le monde, l’équivalent de « quatre avions gros-porteurs remplis de passagers s’écrasant chaque jour ». FIN
Junior AUREL