Mgr Philippe Fanoko Kpodzro (Archevêque émérite de Lomé et doyen des évêques du Togo) est une fois encore monté au créneau ce vendredi, très remonté contre la nouvelle loi fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunions et de manifestations pacifiques publiques au Togo.
Ce dernier aurait fait un sit-in devant l’ambassadeur de France et profité pour interpeller l’ambassadeur de France au Togo.
« Qu’attendez-vous pour agir Monsieur le Représentant de la France au Togo ? Un nouveau bain de sang comme celui qui permit à l’actuel souverain du Togo de capter le pouvoir en 2005 ? Soyons dans la prévention au lieu de chercher à jouer plus tard les sapeurs-pompiers ; il serait vraiment trop tard, car le Togo malgré les apparences trompeuses de calme qu’il présente, est au bord de l’explosion », écrit le Prélat dans une déclaration relayée sur les réseaux sociaux.
« On emprisonne pour des raisons politiques, on interdit les manifestations publiques, on prive des droits élémentaires des citoyens pour un délit d’opinion, on pille les deniers publics dans l’impunité totale et on triche à tous les étages ; et la démocratie qui donne force et vigueur aux institutions de la République est bafouée. On brûle des marchés publics depuis 2013, sans que les vrais auteurs ne soient identifiés et soumis à la rigueur de la loi », enchaîne-t-il.
« Le vieux prélat maladif et au bord de la tombe que je suis, ne saurait se murer dans un silence complice et coupable face aux souffrances et aux cris de douleurs du troupeau de Dieu à moi confié par le Seigneur Jésus-Christ, mon maître et mon modèle », a-t-il ajouté.
L’une des dispositions majeures apportées à l’ancienne loi, porte sur les axes et zones de manifestations. Ainsi pour des « raisons stratégiques, économiques et sécuritaires », toutes les manifestations « sont interdites sur certains axes et zones notamment toutes les routes nationales, les axes et zones où se déroulent de fortes activités économiques, dans les centres urbains, les axes et zones proches des institutions de la république, les axes et zones proches des chancelleries et résidences des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales et les axes et zones proches des camps militaires et des camps de service de sécurité ».
Dans le cadre des réunions ou manifestations pacifiques publiques, « l’itinéraire comporte un seul point de départ, un seul tronçon de route et un seul point de chute ».
Des rapporteurs spéciaux du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) ont récemment exprimé leur inquiétude concernant certaines dispositions de cette loi et demandé une relecture du texte.
Mais pour les autorités togolaises, la loi ne sera pas relue. »Il n’y aura pas de relecture de cette loi », avait martelé samedi dernier Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) sur New World Tv. FIN
Junior AUREL