M.Aliou Dia (Représentant Résident du programme des Nations Unies pour le Développement /PNUD au Togo) en tournée à l’intérieur du pays depuis lundi afin de toucher du doigt d’autres projets financés par l’agence de développement onusienne, a bouclé son périple vendredi.
Jeudi, M.Dia s’est d’abord rendu dans le Tchaoudjo où il a visité le Projet +Aires protégées de Fazao-Malfakassa, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM), le PNUD, l’UEMOA et l’Etat togolais.
Ce projet a pour objectif principal de renforcer la gestion du système d’aires protégées du Togo pour améliorer sa contribution à la conservation de la biodiversité en appliquant des approches efficaces de réhabilitation et de gestion des aires protégées.
Au Togo, les parcs et réserves nationaux ont subi de profondes dégradations en raison d’absence de stratégie globale de gestion des aires protégées. La plupart des aires protégées ont été envahies pour des raisons agricoles, de pâturage, d’installation des populations, avec pour conséquence, la destruction des écosystèmes et la persistance des pratiques ne garantissant pas la durabilité des ressources (feux de brousse, exploitation non contrôlée de bois et charbon, braconnage etc…).
La mise en œuvre de projet a permis la gestion efficace des Aires protégées de Fazao-Malfakassa, avec 192.000 hectares de terres protégées. Les feux de brousse incontrôlés, ont diminué sensiblement.
Aliou Dia a aussi visité trois points d’eau installés dans le cadre de ce projet dans trois villages (Bonzalou, Kona et Bougabou) riverains du parc.
« Les populations de ces trois villages avaient exprimé le besoin d’être accompagnées en matière d’eau potable. Le PNUD a pris l’initiative en collaboration avec le ministère de l’environnement, de construire ces forages. Tous les trois forages visités sont fonctionnels et les populations sont très satisfaites. Mais elles ont également profité pour présenter d’autres doléances. Les femmes de la zone s’adonnent beaucoup à la production du gari. Dans un projet que nous allons mettre en œuvre sur l’autonomisation des femmes, nous allons insérer cette activité dans la zone », a souligné M.Dia.
« Ces femmes ont aussi parlé de bassins de rétention pour s’adonner au maraîchage, car ces produits sont faciles à écouler dans la zone. Elles souhaiteraient que le PNUD les accompagne avec le ministère de l’environnement. L’autre volet évoqué par les populations, concerne les jeunes. Ils ont besoin d’être davantage accompagnés dans la mise en œuvre de la gestion des plants du parc, car la plupart de ces jeunes sont sans emplois. Ils souhaiteraient par exemple, faire partie de l’équipe qui fait la surveillance du parc », a-t-il ajouté.
Cap sur le centre CERFORE de Sokodé
Aliou Dia a rendu visite aux jeunes et aux femmes en formation au centre CERFORE de Sokodé, dans le cadre du projet plateforme de dialogue communautaire pour la cohésion sociale. Ledit projet est exécuté dans trois villes (Sokodé, Kpalimé et Mango) et est financé par le PNUD et vise à inculquer aux jeunes, notamment la notion du vivre-ensemble et de la cohésion sociale.
Étaient autour d’une même table lors de la rencontre: l’Évêque de Sokodé, le chef spirituel de la communauté musulmane, un représentant du ministère de la sécurité.
« Les jeunes ont déjà embrassé ce concept de cohésion sociale, de dialogue, de paix et de sécurité. C’est de cela que nous avons besoin dans nos Etats. Nous voulons des Etats stables, des Etats en paix. Le chef de l’Etat togolais, lors de son allocution à l’Assemblée nationale, a beaucoup insisté sur la paix et la sécurité. Et pour donner corps à cette vision du président de la République, le PNUD s’est engagé — avec le ministère de la sécurité — à élaborer ce projet de cohésion sociale », a expliqué le Représentant Résident du PNUD au Togo, « très satisfait » des résultats enregistrés pour le moment sur le terrain.
Le PNUD entend déjà étendre ce projet à d’autres villes du pays.
« Il faut la paix et la cohésion dans le pays. Ainsi, nous devons surtout savoir gérer les conflits. C’est l’essentiel à retenir sur la formation. Notre rôle est de sensibiliser ceux qui sont autour de nous, afin de les ramener sur le bon chemin », a déclaré Gouffe Laré Chakira (élève en classe de première D).
Précisons que Sokodé est la ville la plus secouée par les fortes manifestations enregistrées entre 2017 et 2018, ayant fait des morts. Elle a été surtout théâtre de destruction des biens publics.
Vendredi (dernier jour de sa tournée), M.Dia a d’abord assisté à la cérémonie de manuels aux écoles et établissements construits dans la région des Plateaux. L’événement s’est déroulé au Ceg de Sada à Atakpamé en présence de Mme Tawuim Titora (secrétaire générale /ministère des enseignements primaire, secondaire et de la formation professionnelle).
Le Représentant Résident du PNUD a ensuite mis le cap sur le Centre médico-social (CMS) d’Agbonou construit grâce au Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), piloté par le PNUD.
La boucle sera bouclée dans les locaux de l’Ong AGIDE, structure spécialisée qui exécute le projet intitulé +Évaluation et vulgarisation de bio-pesticides à base de champignons+ grâce à l’appui du PNUD à travers le FEM.
« Il s’agit de champignons que nous avons développés et qui permettent de neutraliser les insectes dans les champs. Car de nos jours, les produits chimiques ont montré leurs limites face aux ravageurs », a confié Kossi Agbalenyo (Coordonnateur de l’Ong AGIDE).
Grace au financement du FEM, l’Ong AGIDE a mis en place, un laboratoire qui permet de développer les produits et de les tester sur terrain. « Le ministère en charge de l’agriculture ayant vu l’efficacité des produits, nous a appuyé à travers le PASA pour agrandir notre capacité de production », a-t-il ajouté.
M.Agbalenyo a profité de l’occasion pour exposer au Représentant Résident du PNUD, d’autres projets dont la fabrication du sodabi à base du manioc. FIN
Junior AUREL