Le Projet visant à installer une ceinture verte autour de la Cuesta de Bombouaka et à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles à Mandagou (village situé à environ 600 km au nord de Lomé) à Tandjouaré sera reconduit, a promis mardi Aliou Dia (Représentant Résident du programme des Nations Unies pour le Développement /PNUD au Togo), lors d’une visite de terrain.
Le haut responsable onusien a poursuivi depuis lundi, sa tournée à l’intérieur du Togo, afin de toucher du doigt d’autres projets financés par l’agence de développement onusienne.
Financé à hauteur de 20 millions de F.CFA par le PNUD dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Micro Financements du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM), le projet est piloté par l’Ong AREF.
La préfecture de Tandjouaré se trouve dans une situation de manque de terres cultivables et de déforestation. Les terres cultivables existantes sont dégradées en raison de la surexploitation et le lessivage.
Cette préfecture est traversée en grande partie par la chaîne de montagne de Bombouaka. Dans les années 1970, Tandjouaré — nonobstant les contraintes géographiques naturelles qui la caractérisaient comme zone aride et montagneuse — était cependant considérée comme une zone agropastorale par excellence, et constituait une zone riche en ressources botaniques, fauniques et halieutique du Togo. Donc il fallait mener des actions sur l’environnement, afin de replanter ce décor, d’où le projet initié par l’Ong AREF qui consiste à installer une ceinture verte autour de la Cuesta de Bombouaka et à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles dans le village de Mandagou.
« Nous avons fait le reboisement, histoire de reconstituer l’écosystème des flancs de montagne. Ainsi, nous avons pu reboiser près de 20.000 plants sur 7 km. Nous avons également installé des cordons pierreux sur une longueur de 7 km pour freiner la vitesse des écoulements issus des plateaux. Le reboisement est venu consolider l’infiltration des eaux dans le sol pour permettre aux populations de faire de l’agriculture en aval de la montagne », a expliqué Kolambig Paguédam (coordonnateur de l’Ong AREF).
Le projet sera reconduit
Les responsables l’Ong AREF ont amené les habitants de Mandagou à un changement de comportement vis-à-vis de l’environnement, grâce à des séances d’informations et de sensibilisation. Ainsi, aucun feu de brousse n’a été enregistré sur toute la ligne qui a été reboisée, a souligné Kolambig Paguédam.
« Près de 70 hectares de terres abandonnées, ont été remises en cultures. Et les femmes du village ont fait la riziculture sur 5 hectares », a-t-il précisé.
« Les jeunes n’ont plus l’idée de quitter le village pour la ville, car ils ont de petites activités qui leur procurent des revenus », a renchéri le grand chef du village, remerciant au passage le PNUD pour son appui à ce projet.
Notons que l’exécution dudit projet a nécessité de petits travaux à haute intensité de main d’œuvre, ce a permis aux jeunes et aux femmes du village de travailler et d’être rémunérés.
Par ailleurs, des ruches ont été fabriquées pour l’apiculture, qui démarrera bientôt dans ce petit village d’environ 1.200 habitants.
Très satisfait de la manière dont les activités sont menées, le Représentant Résident du PNUD au Togo a promis aux populations de Mandagou que le projet ne s’arrêtera pas : « J’ai donné mon engagement aux chefs de villages et aux populations. C’est un projet élaboré sur deux ans. Il sera reconduit ».
« C’est l’un des meilleurs projets que nous avons à Tandjouaré, avec les réalisations que nous avons touché du doigt : des cordons pierreux réalisés pour bloquer un peu le ruissellement et permettre aux populations de s’adonner à l’agriculture, sans oublier le reboisement pour stabiliser les flancs de la montagne », a salué Aliou Dia.
« Le projet accompagne aussi les femmes qui s’adonnent à la riziculture. Mais le plus important, c’est les conseils et l’appui de l’Ong AREF aux populations. Car elles sont très satisfaites de ces conseils », a-t-il ajouté.
Pour boucler la journée, Aliou Dia a visité deux groupements des pêcheurs à Mango. Ces derniers ont sollicité l’appui du PNUD pour agrandir leurs activités. FIN
De Tandjouaré, Junior AUREL