Etablie en 1975 par les Chefs d’Etats et de Gouvernements de quinze États membres, la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pour objectifs entre autres, l’établissement du Marché commun. Cet organisme s’est engagé dans une démarche visant à garantir la qualité des produits qui circulent dans l’espace de ses Etats membres, à travers la mise en place d’une marque de certification. Dans une interview exclusive accordée à l’Agence Savoir News, Doudou Ndiaye, expert régional chargé de la communication du programme système qualité de l’Afrique de l’ouest (PSQAO), nous parle du PSQAO et de la marque CEDEAO déjà adoptée et qui sera bientôt visible sur le marché.
Agence Savoir News : M. Ndiaye, que comprendre par « Programme système qualité de l’Afrique de l’ouest » ?
Doudou Ndiaye : Le Programme Système Qualité de l’Afrique de l’Ouest (PSQAO) est un Programme d’appui à la Politique qualité de la CEDEAO dénommée ECOQUAL. Elle vise à établir un cadre pour le développement d’une infrastructure de la qualité convenable, pertinente et efficace afin de faciliter le commerce intra régional et international, de protéger les consommateurs et l’environnement, et de promouvoir un développement économique durable.
Ce programme est financé par l’Union européenne à hauteur de 12 millions d’Euros et mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le Développement industriel (ONUDI).
Quel est son utilité pour la sous-région ?
Le PSQAO a permis la mise en place d’un dispositif sur lequel on peut se reposer pour promouvoir et contrôler la qualité des biens et des services offerts par le secteur productif. Ce dispositif appelé Infrastructure Qualité, permettra par exemple le développement d’éléments essentiels tels que des organismes d’évaluation de la conformité (laboratoires, organismes d’inspection, organismes de certification) accrédités, afin d’atteindre les objectifs en matière de politiques publiques, dans des secteurs tels que le développement industriel, la compétitivité sur les marchés internationaux, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et humaines, la sécurité sanitaire des aliments, la santé, l’environnement et le changement climatique. La promotion d’un développement économique durable a également été l’une des préoccupations du Programme Système Qualité Afrique de l’Ouest.
Pourquoi une marque qualité pour l’Afrique de l’Ouest ?
On a des marques étrangères connues de tous. On a aussi des signatures étrangères. Quand vous achetez un ventilateur, si vous y voyez apposée CE c’est-à-dire la marque de l’Union européenne, vous vous dites que c’est l’UE qui garantit ce produit.
Mais nous n’avons pas ça en Afrique de l’ouest. Et c’est pourquoi la CEDEAO veut mettre sa marque sur le marché, de sorte que le consommateur puisse aussi dire : est-ce que vous avez la marque CEDEAO ?
Donc la CEDEAO a dit : nous connaissons bien notre région, nos produits et nous avons maintenant les moyens et les ressources, ainsi que des personnes capables de vérifier si le produit est bon ou pas. Nous allons donc utiliser ces personnes-là pour vérifier, non seulement les produits qui entrent chez nous, mais également ceux qui y sont fabriqués et qui sont fournis à nos populations.
A l’interne, cette décision va résoudre beaucoup de problèmes : qualité du produit et protection du consommateur. A l’externe, la CEDEAO a pris cette marque en réponse et en accord avec les normes internationales.
Cela veut dire que les produits africains estampillés « CEDEAO » pourront s’aligner aux standards internationaux. Mais à quand le lancement de la marque CEDEAO ?
Cette marque existe déjà. Elle a été validée par la CEDEAO. Le lancement est une affaire de promotion. Il a déjà été mis en place une agence de la CEDEAO pour la qualité, appelée ECOWAQ qui va bientôt faire son Assemblée générale. Et c’est durant l’AG de ECOWAQ que la marque sera officiellement lancée.
Tous les intervenants connaissent la marque, car tout le monde a été impliqué et dans tous les pays. Même la Mauritanie qui n’est pas membre de la CEDEAO a été impliquée. Tous ont participé à la mise en place de ECOWAQ (ECOWAS’Quality agency /Agence CEDEAO de la qualité).
Alors, que peut-on dire aujourd’hui de l’infrastructure qualité de la CEDEAO ?
On peut dire que l’infrastructure qualité est aujourd’hui à un niveau très satisfaisant par rapport aux dernières années. Aujourd’hui, la CEDEAO, grâce au Programme système qualité de l’Afrique de l’ouest (PSQAO), dispose d’une infrastructure qualité fonctionnelle (le dispositif qui permet de dire que, si on veut appliquer la qualité, on a les textes, structures et les hommes sur lesquels on peut s’appuyer).
On a des laboratoires qui ont été audités puis accrédités. Nous avons également des politiques nationales adoptées, des produits qui ont été certifiés… et c’est tout ce dispositif qui est appelé infrastructure qualité. La CEDEAO grâce à l’appui du PSQAO, a mis en place des structures pour contrôler et appuyer la mise en place de toutes ces structures de contrôle, d’appui et d’évaluation de la conformité, qui permettent maintenant de dire que, dans notre région, tel produit est de qualité et tel autre ne l’est pas.
Au-delà de ce dispositif, le principal résultat aujourd’hui, c’est que la CEDEAO a créé sa marque de certification. Et cette marque va être lancée dans tous les pays, de sorte que le consommateur soit rassuré. Donc c’est ça, l’état de l’infrastructure qualité.
M. Ndiaye, que diriez-vous pour clore cet entretien ?
Je peux vous dire que les structures de l’infrastructure qualité sont déjà en place. Il faut juste arriver à assurer une mise en œuvre durable, pour une Afrique de l’Ouest intégrée, ouverte au marché international, avec une garantie de la protection des consommateurs et de l’environnement. FIN
Propos recueillis par Ambroisine MEMEDE
Marque Qualité de la CEDEAO