Burkina: L’ex-Premier ministre Kadré suspendu par le parti de Compaoré

Kadré Désiré Ouédraogo

L’ancien Premier ministre burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo, candidat à la présidentielle de 2020, ainsi que plusieurs membres influents du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la parti de l’ex-président Blaise Comaporé, ont été suspendus ou exclus de l’ancien parti-Etat lors d’un congrès extraordinaire dimanche.

Kadré Désiré Ouédraogo, Boureima Badini ancien représentant de Compaoré lors de la médiation dans la crise ivoirienne, Yahiya Zoungrana (député) et Alpha Yago, tous membres du bureau politique national de l’ex-parti au pouvoir, ont été suspendus pour une durée d’un an, selon une motion adoptée lors du congrès qui a réuni plusieurs milliers de militants à la maison du peuple de Ouagadougou.

Sur proposition du secrétariat permanent, d’autres poids lourds du parti dont l’ancien ministre Leonce Koné, Mahamadi Lamine Kouanda, Ambroise  Tapsoba et Rasmané Daniel Sawadogo ont été exclus définitivement du parti, selon une autre motion.

Ces sanctions interviennent après des dissensions principalement au sujet du choix du candidat à l’élection présidentielle de 2020.

« On ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. Soit les deux pieds sont dedans soit les deux pieds sont dehors. Un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors », a affirmé le président du CDP, Eddie Komboigo.

M. Kadré Désiré Ouédraogo, soutenu par des associations, avait annoncé sa candidature à la présidentielle, sans attendre les primaires au sein du CDP.

Dimanche, M. Komboigo a aussi évoqué « l’exil de Blaise Compaoré et des autres camarades hors du pays pour des raisons politiques ».

« Le président Blaise Compaoré que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors du meeting tenu à Abidjan a un moral d’acier. Nous lui resterons fidèle pour toujours. Nous devons travailler à son retour dans des conditions dignes », a-t-il conclu.

Fondateur du CDP, dont il est désormais président d’honneur, M. Compaoré a été chassé du pouvoir par une insurrection populaire en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.

Son parti et plusieurs autres de ses proches avaient été exclus de l’élection présidentielle de 2015, en vertu d’une loi empêchant la candidature des personnes ayant soutenu la modification de la Constitution qui aurait permis à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat.

M. Compaoré, qui vit à Abidjan et a pris la nationalité ivoirienne pour empêcher toute extradition, est recherché par la justice burkinabè.

SOURCE : AFP