Des agents de police et de gendarmerie ont entamé mardi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé), un atelier de formation sur le « Rôle des agents des forces de l’ordre et de sécurité pour la mise en place d’une justice restauratrice au Togo », a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Initié par l’Ong Creuset-Togo, cet atelier fait suite au constat selon lequel la plupart des enfants en conflit avec la loi, qui sont souvent punis conformément aux dispositions en vigueur dans le pays, deviennent plus dangereux après avoir purgé leur peine, du fait qu’ils vont à l’école de crime durant leur séjour dans les maisons d’arrêt.
Cette formation, financée par le partenaire Allemand Kindermissionswerk, vise à outiller et renforcer les capacités de ces agents, en vue d’assurer un environnement protecteur aux enfants en général et ceux en conflit avec la loi en particulier.
Pendant deux jours, plusieurs modules seront développés par des personnes ressources expérimentées, et porteront entre autres, sur la psychologie de l’enfant en conflit avec la loi, l’écoute de l’enfant en conflit avec la loi, la justice restauratrice, comment l’accusation de sorcellerie peut conduire à une enfance délinquante, l’amélioration des conditions de détention du mineur en conflit avec la loi, etc.
Selon Bruno Moukpe (Directeur Exécutif de l’Ong Creuset-Togo), les enfants sont vulnérables : « même s’ils sont en conflit avec la loi, rejetés, discriminés et considérés comme un danger dans la société, ils restent enfants vulnérables et sont titulaires des droits que leur confèrent la convention relatives aux droits des enfants, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et plusieurs instruments internationaux bien repris dans l’arsenal juridique togolais qu’est le code de l’enfant du 06 juillet 2007 ».
« Malgré l’existence de cet arsenal juridique et les efforts consentis par les acteurs en charge de la question de l’enfance, les enfants en conflit avec la loi ne bénéficient pas totalement, au sein de leurs familles, de nos communautés, ainsi que dans les procédures et décisions judiciaires actuellement mises en œuvre, de toutes les garanties liées à leur fragilité permettant leur épanouissement », a-t-il souligné.
Les enfants accusés de sorcellerie
« La plupart de ces enfants viennent des communautés et familles particulièrement démunies et proviennent souvent de minorités faisant l’objet de discrimination, et les enfants accusés de sorcellerie par exemple. Ces enfants n’ont pas accès à l’école, ils sont victimes de violences et d’abus », a-t-il ajouté.
C’est ainsi que Creuset-Togo estime que ces enfants sont des personnes très vulnérables qui se trouvent en équilibre entre la « marginalisation et la possibilité de devenir adultes productifs, capables d’assurer un rôle constructif au sein de la société ».
Pour finir son propos, Bruno Moukpe a montré le rôle des agents dans l’accompagnement des enfants en conflit avec la loi, depuis la phase policière jusqu’à la période d’incarcération, ainsi que leur réinsertion.
Il a invité les participants à contribuer à l’amélioration des conditions de détention des enfants en conflit avec la loi, afin que la période de garde à vue, ou la prison ne soit pas pour eux une école de crime ».
De son coté, le préfet de la Kozah, le colonel Bakali Hèmou Badibaou a remercié Creuset-Togo pour ses efforts en faveur de l’avenir des enfants en conflit avec la loi.
Pour lui, cette préoccupation reste un défi à relever dans notre pays : «les actions de l’Ong Creuset-Togo viennent en appui avec les efforts du gouvernement pour offrir aux enfants, un environnement protecteur.
Le colonel Bakali a exhorté les participants à faire tout pour que les objectifs assignés à cet atelier soient atteints.
Rappelons que l’Ong Creuset-Togo dispose à Sokodé, d’un centre d’accueil et de transit des enfants en difficultés. FIN
De Kara, Peter MALOUMBA