La candidature unique ou non de l’opposition à la présidentielle de 2020, sujet à la +une+ des discussions au sein de l’opposition togolaise ces dernières semaines, est un « débat stérile », a martelé Me Yawovi Agboyibo, estimant qu’il est d’abord nécessaire de « déverrouiller les institutions du pays pour les rendre aptes à promouvoir le respect de la vérité, de la liberté et de l’équité ».
Deux courants d’idées se dégagent au sein de l’opposition dans la stratégie de positionnement de candidats à la présidentielle de 2020. Pour certains, il faut nécessairement un candidat unique pour affronter le candidat du parti au pouvoir, qui sera probablement le président Faure Gnassingbé. Pour d’autres, la meilleure stratégie consiste plutôt à laisser les partis qui éprouvent le désir, de présenter un candidat pour mobiliser leur fief au premier tour, et de prendre l’engagement de soutenir le candidat de l’opposition arrivé au second tour.
Selon Me Agboyibo — président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition), mais qui intervient en qualité du président de la Fondation FAR — cette polémique « passe à côté du vrai problème ».
« La polémique sur la question de savoir si l’opposition doit aller au scrutin présidentiel avec une candidature unique ou non, est un débat stérile dès lors qu’il est évident que, sans un préalable déverrouillage approprié des institutions en place, le résultat sera pareil à celui des élections locales », a-t-il souligné dans une déclaration rendue publique.
A en croire ce dernier, pour les locales, « l’espoir de la population a été compromis du fait des membres et des présidents des organes en charge de l’organisation, de la supervision et de la proclamation des résultats des élections, qui sont dans leur quasi-totalité, désignés par un pouvoir résolu à sortir vainqueur de tout scrutin, mais par de multiples manœuvres (…) ».
« Si une concertation vaut la peine d’être menée aujourd’hui entre l’opposition et le pouvoir dans l’intérêt du pays, c’est celle visant à déverrouiller les institutions pour les rendre aptes et promouvoir le respect de la vérité, de la liberté et de l’équité », a insisté Me Agboyibo. FIN
Edem Etonam EKUE