Au moins 66 civils ont été enlevés durant le seul mois de juillet 2019 dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria où sévit le groupe jihadiste Boko Haram, a indiqué jeudi une source onusienne.
« Au moins soixante-six civils, dont quarante-quatre femmes, ont été enlevés dans le seul mois de juillet 2019 dans la région de Diffa », a précisé cette source.
Début août, les Nations unies avaient annoncé que 179 personnes avaient été enlevées depuis janvier 2019 par des « groupes armés non étatiques » actifs dans cette zone, dont les jihadistes de Boko Haram basés dans le nord-est du Nigeria et dans des îles du Lac Tchad, à cheval entre le Niger, le Tchad et le Nigeria. Selon les autorités de Diffa, ces rapts souvent suivis de demandes de rançon sont surtout « le fait de Boko Haram », qui veut renflouer ses caisses asséchées par les mesures sécuritaires instaurées depuis 2015 pour l’éradiquer.
« Le mois de juillet correspond au retour des eaux de la Komadougou (rivière frontière entre le Niger et le Nigeria), ce qui paralyse les incursions suivies de pillages de Boko Haram.
Alors pour trouver vite de l’argent, il est plus facile de cibler des gens et de les enlever contre des rançons », a indiqué à l’AFP Mara Mamadou, une figure de la société civile de Diffa, pour expliquer le chiffre élevé d’enlèvements en juillet.
Un ministre nigérien avait toutefois expliqué à l’AFP que beaucoup d’enlèvements étaient perpétrés par des « bandits » n’ayant « rien à voir avec Boko Haram mais se faisant passer pour eux.
« Ces kidnappings sont souvent réalisés de nuit dans des villages bordant la rivière Komadougou, sur les îles ou sur les axes menant aux marchés, selon un élu local.
Certains otages sont remis en liberté après le versement de rançons en nairas (la devise du Nigeria) qui peuvent « dépasser le million de francs CFA (plus de 1.500 euros) », selon un autre élu.
SOURCE : AFP