Togbui Agni, la fête traditionnelle des Adja- Ewé, a été célébrée dans l’allégresse samedi à Tado (environ 200 km au nord-est de Lomé) dans la préfecture du Moyen-Mono, réjouissance marquée par la sortie solennelle et annuelle de sa majesté Adja Tonévapko Kpoyizoun, le 187ème Roi des Adja, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Miss Togbui Agni Mlle Kindo Mawunyon (étudiante en 2ème de Droit à l’Université de Lomé) a été également présentée au public, en présence du ministre en charge de la culture Kossivi Egbétonyo.
Le Préfet, le colonel Djato Nadjindo Dana, des chefs traditionnels dont Togbui Adela Aklassou IV (Chef canton de Bè), étaient aussi présents.
Placée sous le signe de « l’Unité et tolérance », cette célébration — une exhibition cultuelle et culturelle des traditions Adja-Ewé — a été marquée par une série de manifestations dont des danses folkloriques du milieu Adja, animées par des artistes et chantres du terroir, des démonstrations mystiques de Zangébto (venus du Benin) et des slogans de pardon, d’amour et de tolérance à l’endroit de Togbui Agni pour solliciter faveur et bénédiction.
Elle a été aussi l’occasion pour les natifs venus des cantons et villages du Togo, Bénin et des USA, de revivre l’histoire de la ville de Tado, symbole de la délivrance des peuples meurtris et dont la joie constitue pour ses fils, l’objet d’unité, de fraternité et d’amour. Ils considèrent le trône royal comme l’essence d’une renaissance.
Dans son intervention, le ministre en charge de la culture a exprimé la reconnaissance du président Faure Gnassingbé et toute l’équipe gouvernementale à l’endroit du peuple Adja.
La mobilisation à cette célébration témoigne l’importance qu’accorde le peuple Adja à son identité culturelle et aux valeurs traditionnelles de la localité, a souligné Kossivi Egbétonyo.
Déjà vendredi, la population a assisté à l’élection de Miss Togbui Agni qui a connu le couronnement de Mlle Kindo Mawunyon (étudiante en 2ème de Droit à l’Université de Lomé) et de ses deux dauphines Hounou Akou et Esseh Cecile (élèves aux lycées de Tohoun et de Tado).
Exemple pour ses consœurs, afin d’impacter le milieu Adja pour un développement harmonieux et responsable de la localité, elle entend lutter contre le mariage des enfants et promouvoir l’éducation des filles.
ENCADRE
Tado est une petite localité du Moyen-Mono située au sud-est du Togo, à 3 km de la frontière Togo-Bénin. Il est le berceau des Adja-Ewé, une ethnie qui peuple le Sud du Togo et du Bénin.
Tado s’appelait « Ezamé » en langue Adja. Eza est le nom d’un arbre. Ainsi Ezame veut dire « implanté dans les arbres Eza ».
Le village Ezamé souffrait de plusieurs maladies. Il y avait un fort taux de mortalité infantile, la sécheresse, la famine… Puis apparut un étranger nommé Togbui-Agni qui a proposé de guérir la population à condition qu’on l’accepte comme roi.
Ce dernier (par ses pouvoirs magiques) qui a pu guérir les populations d’Ezamé, devint roi et changea le nom au village : « Tado », ce qui signifie « enjamber » dont l’explication circonstancielle est : « tous les malheurs vont enjamber le royaume ».
C’est cette délivrance que fêtent les Adja-Ewé dans le courant du mois d’août, les natifs de cette localité : Togbui-Agni. Cette célébration regroupe les Adja-Ewé du Togo, du Benin et du Ghana à Tado (leur berceau commun). FIN
De Tohoun, Manu MESSAN
