Une centaine de journalistes (médias public et privé) ont démarré lundi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation de trois jours pouvant leur permettre de bien cerner les techniques d’investigation et en matière de cybercriminalité, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisée par le Conseil National des Patrons des Presse (CONAPP), avec l’appui financier de l’Organisation internationale de presse Reporter sans frontière (RSF), cette formation a pour objectif d’outiller les professionnels des médias, afin de les amener à impacter qualitativement leurs productions.
Il s’agit de doter les journalistes du Togo de moyens, stratégies et connaissances nécessaires afin qu’ils puissent se protéger dans le cadre de leur travail, et de sensibiliser et outiller les populations contre ce phénomène de la cybercriminalité, de travailler à sensibiliser les citoyens afin que ces derniers fassent évoluer leurs opinions sur les grands problèmes sociaux.
La formation en cybercriminalité entend d’abord éviter au journaliste lui-même de tomber dans le piège insidieux qui consiste à collecter des informations par des méthodes dignes de la cybercriminalité, ensuite à permettre aux professionnels des médias d’être suffisamment imprégnés des ramifications de la cybercriminalité en vue d’aider le citoyen à se prémunir contre ce mal qui grandit avec l’évolution de la technologie et l’accessibilité croissante des technologies intelligentes, profitant de l’anonymat de l’internet.
Les participants ont tout d’abord reçu quelques informations et rappels sur le journalisme d’investigation, ensuite des communications sur les exigences du journalisme d’investigation ; investigation et sources d’information et spécification de l’enquête en télévision, radio et presse écrite ; investigation : contrainte, risque et défi, la déontologie de l’investigation et l’éthique déontologiques ainsi que sur la cybercriminalité.
Le conseiller du ministre en charge de la Communication, Ambroise Klévor a exprimé sa reconnaissance à la CONAPP dont le dynamisme de son président et de tout le comité exécutif permet d’inscrire le monde des médias dans ce processus de quête permanente de la qualité.
Il a également exprimé envers l’association Reporters Sans Frontières, la satisfaction du département de la communication pour cet accompagnement nécessaire qu’elle assure à la presse nationale et à ses acteurs.
M. Klévor a souligné que le journalisme et sa pratique évoluent, précisant qu’à l’origine, le public pouvait se contenter d’une information servie à la volée, mais au fil du temps, certains acteurs, qui ont pour matière première l’information, ont compris que derrière la simple annonce d’un évènement, se cache nombre de faits inédits qu’il importe d’approfondir pour mieux servir l’intérêt général.
Il a précisé que le journaliste déjà formé à la collecte et au traitement de l’information, possède les bases du journalisme d’investigation, précisant qu’il est possible d’affirmer qu’en chaque journaliste bien formé à la pratique, sommeille les talents de l’investigation.
« Cependant, les techniques ne sont pas innées et il importe de les travailler. Car il n’est pas donné à tous de posséder les réelles techniques et méthodologies de l’investigation que les dictionnaires définissent comme étant une enquête ou une recherche minutieuse et systématique, ce qui exige donc des qualités supplémentaires », a souligné M. Klévor.
Pour le président du CONAPP, El Hadj Arimiyao Tchagnao, cet atelier démontre l’attachement des patrons de presse à la formation et au respect de l’éthique et de la déontologie qui sont des gages fondamentaux pour la professionnalisation de tous. Il a salué l’intérêt des professionnels des médias aux thématiques, précisant que s’il faut être de bons journalistes, il faut des pré-requis.
Le représentant de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), Benjamin Agbéka, a de son côté souligné que pour bien assumer ses tâches, le journaliste a besoin de se faire former d’abord et de bien le faire en s’équipant des outils nécessaires qui répondent aux évolutions et réalités du moment.
« Le droit à l’investigation et à la diffusion libre et sans entrave de l’information, doit être considéré comme l’un des fondements du journaliste de qualité », a indiqué M. Agbéka.
Le directeur Afrique de l’Ouest de Reporter sans Frontière, Assane Diagne a son côté indiqué que former des journalistes sur des thématiques essentielles dans un État démocratique, c’est les rendre plus libres.
« Les journalistes mieux formés seront capables d’éviter des dérives et seront plus aptes à veiller et à défendre la liberté de la presse », a-t-il précisé. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE