La conférence régionale sur la sécurité électorale dans les Etats Membres de la CEDEAO s’est ouverte mardi à Abuja (Nigeria) en présence du Général Siaka Sangare (président du Réseau des Compétences Électorales Francophones et Délégué Général aux Élections au Mali), a constaté l’envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Étaient également présents, Ebenezer Asiedu (Chef Division Médiation de la CEDEAO et Représentant du directeur des affaires politiques de la CEDEAO), Alimou Diallo (USAID REWARD) de Mme Geneviève Bocco Nadjo (CENA-Bénin) et Agoha Ifeanyichukwu (INEC Nigeria).
Cette conférence régionale qui prendra fin jeudi, vise notamment à partager les meilleures pratiques régionales et internationales en matière de sécurité électorale et de prévention de la violence, à identifier les tendances courantes en matière de violence électorale et à élaborer des stratégies régionales d’atténuation et de prévention de la violence électorale.
Selon Mme Geneviève Bocco Nadjo (CENA Benin), de plus en plus les élections sont contestées et dégénèrent en violences dont les femmes et les enfants sont malheureusement les premières victimes : «Il faut faire de nos élections des moments de célébrations et non des champs de batailles».
Pour Ebenezer Asiedu, la démocratie électorale en Afrique est en développement et constitue le seul moyen aujourd’hui pour élire les leaders.
Intervenant au cours de la cérémonie d’ouverture, le Général Siaka Sangaré a insisté sur la nécessité de dégager des stratégies de prévention et de résolution des violences électorales.
Il n’a pas manqué de citer le Togo en terme d’expériences heureuses et de meilleures pratiques en 2007 et 2010 avec le déploiement d’une mission d’observation sécuritaire de la CEDEAO.
« Les enseignements tirés de l’expérience togolaise en 2010 avec les dispositions prises par les forces de sécurité au Togo, ont permis de reproduire sans grandes difficultés, l’exercice en 2010 en Guinée Conakry », a relevé le Général Siaka Sangaré.
Rappelons que les élections nigérianes de 2011 ont fait plus de 800 morts dans les violences post-électorales. En Côte d’Ivoire lors de l’élection de 2010/2011, environ 3000 personnes ont été tuées et plus de 100.000 autres déplacées, selon les Nations Unies.
Les élections dans la région se font souvent avec un sentiment général de peur et de panique, avec la perception de risques élevés de violence. Ce qui permet à Alimou Diallo (USAID Reward) d’affirmer que «les élections sont perçues comme une affaire de mort ou de vie, causant toujours des soucis au commun des mortels».
Précisons que dans la région ouest-africaine, auparavant marquée de coups d’État et de contrecoups d’État, les élections restent le seul instrument de transfert pacifique du pouvoir dans une institution démocratique. Bien que les élections en elles-mêmes ne soient pas intrinsèquement des sources de violence, elles peuvent, cependant, exacerber les tensions politiques, ethniques, régionales et religieuses et déboucher sur la violence, surtout si elles ne sont pas menées dans un cadre institutionnel approprié.
Faisant partie du rôle de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la consolidation de la paix, de la sécurité et de la démocratie durable, la Commission a mis en place des instruments politiques pertinents pour aider les États membres à préparer des élections crédibles. FIN
D’Abuja, Crédo TETTEH (envoyé spécial).