Une quinzaine de cadres, membres du comité de pilotage Éducation Sexuelle Complète (ESC), des enseignants ressources d’histoire-géographie-d’Education Civique et Morale ainsi que des inspecteurs de discipline connexe du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation et de l’Insertion professionnelles ont démarré lundi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), un atelier de sélection et d’intégration des modules d’ESC dans les curricula de formation des établissements d’enseignement technique et professionnel, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisé par le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation et de l’Insertion professionnelle, avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cet atelier de cinq jours, fait suite à celui qui a réuni les 11 et 12 juillet à Lomé, les cadres du ministère sur la clarification du concept, afin de les amener à s’approprier ce concept et de leur permettre aussi de voir la nécessité d’intégrer ce concept dans les curricula afin de le profiter aux apprenants.
Il vise à sélectionner à partir des documents fondamentaux conçus pour l’ESC, les modules pertinents pour la formation efficace des apprenants en matière de développement de compétences personnelles.
Il s’agit de présenter les documents existants qui peuvent servir de base à la sélection des modules ; de partager la vision éducative du département susceptible de justifier les choix de modules ; de sélectionner les modules et leurs sous-composantes nécessaires à la formation en termes de programme et de proposer un planning de progression de ces modules sur l’ensemble du cursus de formation de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Le processus entamé, va permettre d’améliorer le niveau de connaissance des adolescents. Les apprenants seront désormais outillés pour comprendre et maitriser leur corps et savoir l’utiliser, avoir tous les concepts nécessaires autour de la sexualité pour bien vivre dans la société.
Pendant les cinq jours, les participants vont parcourir le contenu des modules et voir quelles sont les matières où ils doivent les intégrer.
C’est ainsi qu’ils suivront en plénière une présentation des modules sélectionnés et harmonisation ; celle des modèles d’élaboration de guide de formation et de progression des activités de formation. Elle est suivie des travaux d’intégration des modules par niveau ; il y a eu ensuite, la présentation en plénière des travaux des résultats d’intégration des composantes ; suivie des travaux de proposition d’activités d’apprentissage ; enfin la présentation en plénière des activités et modèles retenus suivie des travaux de synthèse et réflexion sur les étapes suivantes.
Pour Mme Aféli Jeanne (chargée du programme, Santé de la Reproduction des adolescents et jeunes à l’UNFPA), dans leur mandant, ils veulent faire en sorte que, chaque grossesse des jeunes filles soit désirée, chaque accouchement soit sans danger, ainsi le potentiel des jeunes sera accompli.
« Souvent une jeune fille qui tombe enceinte, cette grossesse n’est pas désirée, c’est ainsi qu’à l’accouchement, il y a souvent des complications et l’avenir de ce jeune est brisé », a-t-elle souligné.
Justifiant l’importance de la rencontre, elle a affirmé que partout dans le monde, lorsqu’on fait une éducation à la sexualité bien structurée dans le programme de l’éducation, cela permet aux jeunes d’avoir beaucoup de connaissances, leur permettant de savoir comment se comporter dans la vie.
« Aujourd’hui, le constat est qu’il y a beaucoup de cas de grossesse à l’école, ce qui n’est pas normal. On ne va pas à l’école pour faire un enfant, mais c’est pour étudier », a précisé Mme Aféli.
Elle a invité les enseignants à prendre leur responsabilité dans l’encadrement de leurs enfants, et les parents à ne pas faire de la question de la sexualité un tabou. Elle a ajouté que les enquêtes ont montré que les jeunes n’ont pas beaucoup d’information et surtout les filles ne maitrisent pas leur cycle menstruel.
La directrice de l’enseignement secondaire et technique, Mme Louise Alaba a souligné qu’à terme, il sera question de former les enseignants sur le terrain pour qu’à la rentrée, ils puissent être à même de dispenser ces cours.
« C’est un concept nouveau, il faut des comportements nouveaux, cela induit ainsi la formation de ces enseignants pour qu’ils dispenser ces cours dans le cadre défini dans le système éducatif ».
Mme Alaba a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur appui et leur engagement auprès du système éducatif au Togo.
Notons que selon une enquête menée, les filles qui ont moins de 18 ans sont victimes de grossesses précoces.
Il est noté par ailleurs qu’une connaissance approfondie sur la prévention du VIH n’est que de 27,5% chez ces jeunes et adolescents malgré les sensibilisations et même l’organisation des cours pour approfondir leurs connaissances dans le domaine de la prévention des IST-VIH-SIDA.
Une étude récente sur l’impact des cours sur le changement de comportements des élèves en milieu scolaire a montré les forces mais aussi les faiblesses des actions menées jusque-là. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE