Plus de 140 civils ont été tués au cours des cinq premiers mois de l’année dans la région nigérienne de Diffa (sud-est), théâtre depuis 2015 d’incursions du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, selon un rapport de l’ONU « Depuis mars, le nombre des attaques contre les civils (…) est en hausse.
Plus de 140 civils ont été tués au cours des cinq premiers mois de cette année, soit le double des civils tués en 2018), selon le rapport hebdomadaire du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
Les dernières attaques menées par des « assaillants armés » entre le 18 et le 19 juin dans différentes localités de Diffa ont fait six morts – quatre personnes déplacées et deux réfugiés – dans le département de Bosso riverain du Lac Tchad.
Des attaques avaient fait 88 morts en mars à Diffa, située près du nord-est du Nigeria, le berceau de Boko Haram, avait déploré début juin, Fatouma Bintou Djibo, la coordonnatrice humanitaire des Nations unies pour le Niger.
Diffa abrite depuis 2015 plus de 300.000 réfugiés et déplacés à cause des attaques de Boko Haram, dont des milliers vivent aux dépens d’une population locale déjà très pauvre, d’après les ONG.
En plus des attaques meurtrières, généralement attribuées à Boko Haram par les autorités, Diffa est confrontée aux rapts de civils, dont la plupart sont relâchés après le versement d’une rançon.
Le 20 juin, un élu local avait été kidnappé à Chetimari-Grema, à 4 km de la ville de Diffa, la capitale du sud-est. Il a été ensuite libéré après deux jours de captivité contre le versement de 1.750.000 francs CFA (2.700 euros), selon des sources locales.
En juillet 2017, 39 personnes – 33 femmes et 6 garçons – avaient été enlevés par Boko Haram à NGaléwa, un village de la région de Diffa.
Mardi, le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou a présidé une réunion du Conseil de sécurité regroupant tous les responsables civils et militaires compétents dans ce domaine.
Outre la zone de Diffa, le Niger combat les groupes jihadistes dans l’Ouest et les régions frontières avec le Mali et le Burkina Faso.
En outre la région de Maradi (centre-sud) est de plus en plus affectée par des attaques de « bandits armés » très actifs dans certains Etats du Nigeria, selon ses autorités.
« La détérioration » de la situation sécuritaire dans ces Etats a entraîné le déplacement d’environ 20.000 Nigérians vers Maradi », a dénoncé Fatouma Bintou Djibo.
SOURCE : AFP