Le général Yark Damehame, ministre de la sécurité, était l’invité de la radio privée Victoire Fm lundi matin. Plusieurs sujets d’actualité ont été abordés par le ministre : La mission de la « Force sécurité élection 2019 » (FOSE 2019), l’incident survenu à Sokodé avec le convoi de Jean Pierre Fabre, le vote par anticipation des forces de l’ordre et de défense, les cinq nigérians violentés, la menace d’attaques jihadistes etc…
La FOSE/2019
« A l’orée de chaque scrutin, le gouvernement crée une force spéciale composée des éléments de police et de la gendarmerie nationale pour accompagner la Céni, sur le plan sécuritaire.
La mission essentielle de cette force est de protéger tous les candidats, protéger les sièges des partis politiques, accompagner les candidats dans leurs déplacements et meetings, et le jour du scrutin, assurer la sécurité du vote (rester dans les centres de vote et intervenir sur réquisition des responsables de ces centres de vote, en cas d’incident. Les activités de la FOSE commence dès l’annonce du processus électoral : avant, pendant et après le scrutin.
Elle est placée sous l’autorité de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), elle ne s’immisce pas dans l’organisation de l’élection. Elle est là pour aider la Céni et aussi tous nos compatriotes à vaquer librement à leurs occupations, à mener librement leurs activités politiques.
Le parti qui veut animer un meeting, adresse une correspondance à l’autorité administrative, qui à son tour informe le commandant de la FOSE, localement compétent. Et ce dernier prend les dispositions pour accompagner ce parti politique ».
Incident survenu à Sokodé avec le convoi de Jean Pierre Fabre
« Je voudrais condamner cet agissement qui n’est pas responsable. Nous devons apprendre à être tolérant les uns envers les autres. On peut ne pas avoir la même conviction politique, mais être tolérant. En 2010, nous avons vu des militants des partis politiques très opposés, s’embrasser lors de la campagne électorale quand leur caravane se sont croisées. Pourquoi, ne pas rééditer ce geste. Les éléments de la FOSE n’ont pas réagi, parce qu’ils ont beaucoup analysé. Est-ce qu’il fallait les disperser ? C’était un groupuscule. En les dispersant, cela pouvait dégénérer. Les éléments de la FOSE ont été patients. Ils ont observé et ont pu identifier les gens. Même s’il faut agir, ce n’est pas le moment ».
Le vote par anticipation des forces de l’ordre et de défense
« Si la Céni décide de faire voter les corps habillés par anticipation, c’est pour pouvoir les libérer de tous les services, afin qu’ils fassent le maximum le jour du vote. C’est une bonne expérience et il y a des pays qui veulent nous suivre. Il y a des pays de la sous-région qui pensent qu’il faut prendre des mesures de ce genre, pour donner le maximum de chance aux forces de sécurité, de jouer leur rôle le jour du scrutin. Après leur vote, les urnes sont scellées et envoyées dans les Céli pour le dépouillement le jour du vote général ».
Les nigérians violentés
« Je voudrais d’abord exprimer ma compassion aux nigérians qui ont été violentés par certains compatriotes, ce qui n’est pas normal. Le copain est un nigérian. Selon les témoignages, la fille a passé la nuit avec le copain. Le lendemain, il n’a peut-être rien donné et la fille a alarmé ses frères, sous prétexte qu’elle a été violentée. Au départ, on nous a dit qu’elle a été poignardée. Ceux-là qui ont fait irruption chez le nigérian n’ont même pas cherché à savoir ce qui s’est passé. C’est après qu’on s’est rendu compte qu’il s’agit d’une fausse information qu’elle a donnée à ses frères. Un a été mis sous les verrous et les autres sont recherchés, y compris la fille ».
Menace d’attaques jihadistes
« Une pensée pieuse pour toutes victimes. C’est vrai qu’on enregistre de plus en plus des actes de tueries dans certains pays liés à des conflits intercommunautaires ou des mouvements des jihadistes contre des citoyens de même confession religieuse ou pas. C’est vrai, notre pays n’est pas aujourd’hui à l’abri. Mais, la situation n’est pas très alarmante. Je dois rassurer nos compatriotes. Il y a des mesures préventives qui sont prises, sous l’impulsion du président de la République, depuis 2014. Vous savez, lorsqu’un terrain est inoccupé (pas d’administration), cela peut donner lieu à n’importe quoi. En 2014, le président a décidé de refondre les forces de défense et de sécurité en créant des régions militaires, de gendarmerie et de police. Il nous a instruits, pour un meilleur maillage de notre territoire, de créer des unités de police, de gendarmerie et de l’armée, là où il y en avait pas. Ce qui a été fait depuis 2014.
Vous avez de nouveaux régiments qui sont dans certaines villes de notre pays et des unités de police et de gendarmerie un peu partout. C’est pour rassurer nos compatriotes, parce que là où deux ou trois individus s’installent pour faire du désordre, s’il n’y a pas la présence de l’État, c’est beaucoup plus facile pour eux. C’est la première mesure prise pour essayer de sécuriser davantage notre pays.
Ensuite, depuis octobre 2018, lorsqu’au niveau du Burkina Faso, la violence s’est déplacée — car au départ, c’était à la frontière avec le Mali — vers le sud-est du Burkina, le président a instruit le chef d’Etat major général, de renforcer le dispositif sécuritaire dans le nord. Ainsi, beaucoup de nos éléments des forces de défense ont été déployés le long de notre frontière avec le Burkina Faso, voire une partie du Bénin. Ils ont pour mission de sécuriser davantage notre pays. Il faut aussi faire une précision : la population a accepté coopérer avec les forces de défense et nous avons commencé à avoir des résultats ».
Transcris par Edem Etonam EKUE