Une centaine de représentants de la police, la gendarmerie, l’administration, des comités de développement villageois, des groupements de femmes et des jeunes des préfectures de Tône, Cinkassé, Kpendjal, Tandjouare, Kpendjal Ouest, Oti et Oti Sud ont démarré ce mardi à Dapaong (plus de 660 km au nord de Lomé), une conférence axée sur le thème « Prévenir l’extrémisme violent à travers la cohésion sociale ».
Les travaux ont été ouverts par l’ambassadeur des États-Unis au Togo Eric Stromayer, le ministre de la sécurité, le général Yark Damehame et le Préfet de Tone Douti Yendoukoa.
Étaient également présents à l’ouverture de cette conférence de deux jours organisée par l’Ambassade des États-Unis et le gouvernement togolais : la ministre de l’action sociale et son collègue de l’eau, de l’équipement rural et de l’hydraulique villageoise, un gouverneur de région du Burkina Faso, des responsables de la société civile, du Programme des Nations Unies pour le Développement, et de l’agence de coopération internationale allemande pour le développement GIZ.
Cette rencontre a pour objectif principal de susciter le dialogue et l’échange d’expériences en vue de préparer les institutions publiques et les populations à pouvoir identifier et prévenir l’extrémisme violent par la construction d’une dynamique de collaboration entre les forces de défenses et de sécurité et les populations.
La rencontre permettra aussi aux participants de contribuer à l’identification des potentielles sources de conflit dans la région des Savanes, ainsi que la valorisation de l’autonomisation des jeunes et des femmes.
Selon l’ambassadeur des États-Unis au Togo, « les actions des forces de sécurité ne suffiront pas à elles seules à vaincre la menace de l’extrémisme ».
« Nous devons bâtir des ponts de collaboration entre les forces de sécurité, les autorités gouvernementales, les chefs religieux et les groupes de la société civile qui, trop souvent, se méfient les uns des autres et travaillent dans la contradiction…Si on arrive à le faire, cela peut priver l’idéologie extrémiste du sol fertile dans lequel elle pousse », a souligné M.Stromayer.
La source du radicalisme, a-t-il précisé, « est un manque d’espoir pour l’avenir. Au lieu de cela, nous devons offrir à tous les citoyens de ce pays l’espérance qu’ils ont un rôle à jouer dans le projet national de création d’un Togo plus stable, prospère et démocratique ».
Le diplomate américain a profité de la tribune pour annoncer la mise à disposition d’un fonds de 12 millions de francs CFA, destiné à soutenir l’émancipation économique des jeunes de chaque préfecture des Savanes à travers un prochain appel à proposition.
La conférence servira également servi de cadre de lancement au Comité interministériel de lutte contre l’extrémisme violent qui comprend entre autres départements ceux de la décentralisation, la santé, la justice, les affaires sociales, et le développement à la base.
Le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes, face aux menaces terroristes et les nouvelles formes de la criminalité transnationale, notamment la cybercriminalité, en créant récemment un « comité interministériel ».
Ce comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent a pour mission principale d’œuvrer «à éradiquer ou à réduire sensiblement la propagation de l’extrémisme violent en donnant aux communautés de base les outils et le soutien dont elles ont besoin pour lutter contre ce fléau et de renforcer la coopération et la collaboration entre l’administration, les forces de défense et de sécurité pour une prévention et une lutte efficace ». FIN
Junior AUREL