Une trentaine de magistrats, d’officiers de police judiciaires et de parlementaires venus de tous les coins du Togo ont poursuivi ce mercredi à Kpalimé (environ 12 km au nord de Lomé), leur formation de trois jours, visant à les doter d’instruments pour comprendre et se mobiliser contre la traite des personnes, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
La rencontre est initiée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) avec l’appui du gouvernement américain dans le cadre du Programme régional sur la migration en Afrique.
La formation se concentre autour de certains axes et thèmes principaux, tels que l’Introduction des concepts (traite des personnes, trafic illicite de migrants, exploitation), le Cadre légal, la Protection des victimes et témoins ; et l’Implication de différents acteurs dans la lutte contre la traite des personnes.
En effet pour des raisons culturelles, économiques, environnementales, pour fuir des situations de conflits ou pour chercher des conditions de vie meilleures, la mobilité en Afrique de l’Ouest et du Centre est devenue un phénomène prépondérant. Également, le manque d’accès aux services de base, la marginalisation, la proximité avec des réseaux illicites de passeurs et de traite, la barrière linguistique et le manque de cadre légal adapté sont autant de facteurs qui peuvent rendre les mouvements irréguliers périlleux.
C’est ainsi que les enfants sont particulièrement exposés aux risques liés à la migration irrégulière, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants séparés ou non-accompagnés (ESNA).
Ainsi pendant trois jours, les participants seront édifiés sur les concepts de base de la traite des personnes et trafic illicite de migrants ; la notion de la traite des personnes, la différence entre traite des personnes et trafic illicite de migrants, le cadre Juridique de la lutte contre la traite des personnes (cadre légal et répression), la protection des victimes (l’identification des Victimes de traite, Techniques d’enquête et d’entretien, l’assistance psychosociale) et la Protection des victimes (Poursuite des auteurs ou complices de traite d’enfants au Togo) et la protection des témoins.
Selon Marco Pellegrini (chargé du projet à l’OIM), la traite des personnes est une violation des droits de l’homme réprimée par la loi pouvant revêtir de nombreuses formes.
La traite des personnes, a-t-il souligné, est difficile à détecter et les réseaux sont de plus en plus sophistiqués, rendant difficiles les réponses adaptées par les États et les acteurs sur le terrain.
Il a dévoilé les statistiques de l’évolution du phénomène ces dix dernières années, précisant que la majorité des victimes sont en Afrique subsaharienne et la proportion des mineurs, a atteint 64%.
M.Pellegrini a aussi fait cas des facteurs de risques, soulignant que selon le rapport de l’OIM en 2017, il existe des facteurs de risques spécifiques associés à la vulnérabilité accrue des migrants exposés à la maltraitance et à la traite.
Il a ajouté que les migrants originaires d’Afrique de l’ouest semblent plus vulnérables que ceux des autres régions en raison de nombreux conflits et crises dans cette région.
A en croire M. Pellegrini, le Togo est l’un des cinq pays situés le long du corridor Abidjan-Lagos, intéressés par les mouvements de milliers d’enfants en quête d’opportunités d’éducation et d’emploi.
Malheureusement, a-t-il indiqué, un nombre considérable de ces enfants tombent dans des dynamiques d’exploitation à fin de travail ou sexuelle.
Selon le Rapport 2018 sur la traite des personnes, davantage de victimes de traite ont été identifiées au cours de la période considérée, y compris des adultes.
Babake Bawoumondom (secrétaire exécutif technique du Comité Interministériel de Coordination et de Suivi des Activités de Migration et Développement) a de son côté souhaité que les travaux de cette session permettent aux participants de s’imprégner davantage des concepts et des enjeux relatifs au trafic et à la traite des migrants, d’améliorer leurs connaissances sur le cadre juridique de lutte et d’échanger sur les approches d’assistance psychologique qui peuvent être apportées aux victimes en vue de leur rétablissement et de leur réinsertion sociale. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE