Le Togo entend « faire plus et mieux » à travers le Plan National de Développement (PND/2018/2022), en se « tournant vers le secteur privé dont les leviers restent- en définitive- plus efficaces pour soutenir le développement des secteurs porteurs », a affirmé ce jeudi à Lomé, le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé à l’ouverture du Forum économique Togo-Union européenne.
Placé sous le thème: « Bâtir des relations durables et pérennes », ce forum est organisé conjointement par la Présidence de la République, le gouvernement togolais, la Délégation de l’Union européenne au Togo et le secteur privé du Togo.
Jyrki Katainen (vice-président de la Commission en charge de l’Emploi, de la Croissance, l’Investissement et la Compétitivité), ainsi que plusieurs hommes d’affaires européens ont fait le déplacement de Lomé.
Le Premier ministre togolais, les anciens Premiers ministres, les présidents des Institutions de la République, ainsi des diplomates accrédités au Togo et responsables d’organisations internationales, étaient aussi présents.
Plus de 400 participants dont 300 opérateurs économiques européens et togolais participent à ce premier forum axé sur le PND, lancé le 4 mars dernier.
Environ 140 projets bancables du secteur privé seront présentés aux investisseurs étrangers pour nouer des contacts et bâtir des relations solides et pérennes entre entrepreneurs togolais et investisseurs.
Le PND s’est donné le défi de faire du Togo, la « plateforme économique par excellence » dans la sous-région. Ainsi en cinq années de mise en œuvre, plus de 4622,2 milliards F.CFA (environ 8,3 milliards $) de ressources seront mobilisées pour transformer structurellement l’économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois, améliorant le bien-être social.
Le rôle du secteur privé est prépondérant. Figure de proue de cette stratégie de développement, les privés pourraient y participer à hauteur d’un peu plus 2999,1 milliards de FCFA (5,4 milliards $), soit 65% du coût global du PND.
« A travers la mise en œuvre du PND, nous visons une profonde transformation économique, pour accélérer la croissance et promouvoir un développement inclusif », a souligné le président Faure Gnassingbé.
Ainsi, a-t-il précisé, le Togo a « fait le pari de miser sur l’investissement privé -national et international- pour financer les grands projets à fort potentiel de création d’emplois que nous avons identifiés ».
« Nous avons poursuivi dans cette optique un train soutenu de réformes destinées à renforcer l’attractivité de notre économie. L’une de ses évolutions les plus récentes est le vote de la loi portant nouveau code des investissements », a-t-il indiqué.
« Avec l’entrée en vigueur, de la zone de libre échange continentale, l’Afrique offre au monde un marché d’1,2 milliard de consommateurs. Les importants investissements que nous avons réalisés au cours des dernières années pour renforcer la position du Togo comme une plateforme performante ouverte sur la sous-région et le continent trouveront la meilleure justification dans l’accès à ce vaste marché, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2.500 milliards de dollars », a poursuivi le chef de l’Etat togolais.
A en croire ce dernier, la mise en œuvre du PND permettra au Togo « de prendre une part importante dans l’avènement du libre-échange aux plans régional puis continental».
« Terre d’opportunités ouverte sur l’Europe et le monde, le Togo continuera de privilégier les cadres d’échanges et de dialogue avec l’ensemble de nos partenaires, à l’instar de la présente rencontre », a ajouté Faure Gnassingbé.
En marge de la cérémonie d’ouverture des travaux de ce forum, il a été signé la lettre d’adhésion du Togo au Centre de Développement de l’OCDE, le mémorandum d’accord de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo avec celle de de l’Union Européenne. Il a été aussi lancé par la même occasion, la Chambre de Commerce Européenne au Togo.
Rappelons que le PND qui révèle la vision du gouvernement à moyen terme, repose sur trois « axes stratégiques ».
L’axe 1 positionne la mise en œuvre des grands investissements en infrastructures logistiques et d’affaires comme le principal gisement de la croissance à court terme. Il vise la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région, notamment à travers une amélioration des infrastructures existantes et de la connectivité multimodale et des TIC.
L’axe 2 vise le développement industriel dans des secteurs créateurs de valeur ajoutée et significativement tournés vers l’exportation (agrobusiness, manufacture) et la satisfaction de la demande interne. Ce développement industriel a vocation à soutenir la croissance à long terme de l’économie ainsi que l’activité logistique et de service. Il est le creuset de la transformation structurelle de l’économie.
L’axe 3 a pour vocation première de renforcer les capacités institutionnelles et humaines appropriées pour relever les défis de développement formulés dans les axes 1 et 2. En outre, il vise à assurer la prise en compte effective des principes fondamentaux d’équité, d’inclusion et de durabilité dans l’ensemble du processus de mise en œuvre du PND. FIN
Chrystelle MENSAH/Junior AUREL