Tikpi Atchadam, président du Parti national panafricain (PNP) en exil, a appelé ce mercredi, à la création des « comités contre le 4e mandat de Faure Gnassingbé », dénonçant la révision constitutionnelle adoptée le 8 mai dernier par les députés.
« En plus des structures existantes dont les actions sont à saluer, des comités contre le 4e mandat de Faure doivent se constituer très rapidement. Toutes les voies sur le territoire comme dans la diaspora doivent porter le même message : Non au 4ème mandat de Faure », a-t-il lancé dans un audio, relayé sur les réseaux sociaux.
« Toutes les autorités religieuses et morales doivent être sollicitées pour porter à l’unisson ce message », a-t-il souligné.
Selon lui, « nous sommes dans une situation du souverain législateur » : « Avec la nouvelle constitution, Faure Gnassingbé, en toute impunité, dispose d’un droit de vie sur chaque citoyen. Ainsi, il devient souverain au vrai sens du terme. Rien au-dessus de lui, même pas Dieu ».
« La victoire en main, nous pourrons nous réconcilier avec nous-mêmes, réhabiliter les grandes figures togolaises et africaines, refonder l’État togolais sur la bases des valeurs de libertés, de justice pour les citoyens égaux… », a martelé M.Atchadam, dans son message la veille de la révision des listes électorales en vue des élections locales du 30 juin. Le PNP a clairement annoncé qu’il ne participera pas à ce scrutin.
La révision constitutionnelle adoptée à l’unanimité le 8 mai dernier par les députés est une « avancée majeure dans la démocratie togolaise », a affirmé ce mercredi sur le plateau d’Africa 24 Christian Trimua.
« L’avancée majeure pour le peuple, c’est qu’on a restauré non seulement la limitation des mandats du président de la République, on a également limité les mandats des parlementaires au Togo, ensemble avec les mandats des collectivités locales. Nous avons une limitation de mandat intégrale dans les institutions togolaises désormais. Donc une possibilité de rotation importante. L’Assemblée nationale a souhaité surtout renforcer les mécanismes existant en matière d’espérance vers l’alternance, tout en donnant des assurances sur la reconnaissance de la nation. Il me semble que ces deux éléments sont fondamentaux pour une démocratie apaisée au Togo », a précisé le ministre des droits de l’homme et des relations avec les institutions de la République.
La nouvelle loi, limite désormais le mandat présidentiel au Togo : « le président de la République est élu au suffrage universel, libre, direct, égal et secret pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois » (article 59).
Plus loin, il est précisé que « cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire ».
« Les mandats déjà réalisés et celui qui en cours à la date d’entrée en vigueur de la nouvelle loi constitutionnelle ne sont pas pris en compte », précise l’une des dispositions.
Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et en 2015. Par ailleurs, la révision constitutionnelle, institue également un scrutin à deux tours, pour l’élection du président de la République.
Le nouveau texte modifie aussi la disposition relative à la Cour constitutionnelle. Cette Cour est composée de neuf membres nommés pour un mandat de 6 ans renouvelable une seule fois. Le président est nommé par le président de la République parmi les membres de la Cour.
Par ailleurs, selon l’article 75, « Les anciens Présidents de la Républiques sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels. Ils prennent immédiatement rang et préséance après le Président de la République en exercice dans l’ordre inverse de l’ancienneté du dernier mandat, du plus récent au plus ancien ». FIN
Junior AUREL