Une trentaine de surveillants de l’administration pénitentiaire relevant du ressort de la Cour d’appel de Kara (environ 420 km au nord de Lomé) ont entamé ce jeudi un atelier de deux jours axé sur le thème: « Mineurs en conflit avec la loi: rôle du surveillant de l’administration pénitentiaire pour la mise en place d’une justice restauratrice », a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
En effet, bien que protégé par un arsenal juridique adapté, l’enfant togolais en conflit avec la loi et celui victime d’infraction ne bénéficient pas entièrement dans les procédures et décisions judiciaires actuellement mise en œuvre, d’une seconde chance pour s’amender et se réadapter alors que les principes généraux applicables au droit de l’enfant en conflit avec la loi imposent un traitement carcéral compatible avec leurs droits et l’intérêt supérieur de l’enfant.
C’est donc face à ce constat que l’Ong Creuset-Togo — dans la mise en œuvre du « projet de renforcement du système de protection et de création des espaces conviviaux en faveur des enfants en conflit avec la loi dans la région de la Kara » — a permis à ces surveillants de l’administration pénitentiaire de se mettre à l’œuvre dans l’intérêt des enfants notamment en initiant cette rencontre qui permettra à ces derniers de s’informer et d’être formés sur les normes et traitements adéquats réservés aux enfants en situation difficile à travers notamment l’application de la justice restauratrice.
Cet atelier organisé par Creuset-Togo avec l’appui technique de Kindermissionswerk et de Kira vise à outiller les pénitenciers sur les normes applicables aux mineurs en matière de protection des droits des enfants en général et particulièrement sur l’application de la médiation pénale et à la perspective d’une justice restauratrice.
Pendant deux jours, les participants suivront plusieurs modules entre autres, la psychologie de l’enfant en conflit avec la loi, le cadre juridique national et international des droits de l’enfant, la justice réparatrice/restauratrice des mineurs, la déontologie du surveillant de prison etc.
Dans son allocution d’ouverture, Yentroudjoua Kantati (substitut du procureur de la république près la Cour d’appel de Kara) s’est posé un certain nombre de questions : « l’enfant d’aujourd’hui étant l’adulte de demain, quel traitement faut-il lui donner pour le mouler dans le rôle qu’on veut le voir jouer demain en tant qu’adulte participant à la construction de son pays ? », « Quel traitement apporter aux enfants en conflits avec la loi pour les remettre dans le droit chemin, pour leur reprise en main par le système institutionnel conventionnel? ».
Pour lui, les réponses à toutes ces interrogations se trouvent dans le traitement pénal. Il a surtout invité les gardiens des prisons à une prise de conscience.
Pour Apeta Adjia (chef d’antenne Kara de Creuset-Togo), « les enfants en conflit avec la loi méritent une protection quelle que soit l’infraction ou quel que soit le crime commis. C’est pourquoi Creuset-Togo a choisi de renforcer les capacités d’un certain nombre de surveillants des prisons, afin que ceux-ci soient à même de respecter les droits de ces enfants pour que ces derniers ne développent pas d’autres comportements au sein de la prison ou encore qu’ils aillent à l’école du crime dans la prison ».
Bruno Moukpe (Directeur exécutif de Creuset-Togo), a dans son allocution fait savoir que la rencontre permettra aux participant d’assurer dorénavant « un environnement protecteur aux enfants en conflit avec la loi », car « les enfants en conflit avec la loi sont eux aussi victimes d’une défaillance de la société qui n’a pas pu les mettre à l’abri des situations délictuelles ».
Ce dernier a remercié l’Evêque de Sokodé Mgr Célestin-Marie Gaoua pour avoir recommandé l’Ong Creuset-Togo auprès du partenaire technique et financier allemand Kindermissionswerk.
Il faut préciser que les travaux ont été ouverts par le président de la délégation spéciale de la préfecture de la Kozah Awitala Teskemaani, représentant le préfet. FIN
De Kara, Peter MALOUMBA