La révision constitutionnelle adoptée mercredi dernier à l’unanimité par les députés, texte qui limite désormais le mandat présidentiel au Togo, est « un pas de plus vers la consolidation de la démocratie au Togo », a affirmé ce dimanche Agbéyomé Kodjo.
« C’est historique quand on voit tous les rendez-vous manqués », a précisé l’ancien Premier ministre et président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) sur radio Pyramide.
Au lendemain de l’adoption du texte, la coalition de l’opposition a dénoncé une « loi taillée sur mesure pour permettre au chef de L’état de se représenter aux prochaines élections (2020 et 2025) ».
Selon cette révision constitutionnelle, les mandats déjà réalisés et celui qui en cours à la date d’entrée en vigueur de la nouvelle loi ne sont pas pris en compte. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et en 2015.
La révision constitutionnelle, institue également un scrutin à deux tours, pour l’élection du président de la République.
« Il faudra interroger la constitution de 1992 et voir à quel moment, nous avons organisé une élection à deux tours et comment cela a été pénible dans le pays. Le faite d’avoir déjà les deux tours, est une très bonne opportunité pour le peuple togolais, si nous voulons réellement l’alternance », a souligné M.Kodjo.
« Si le peuple veut demain l’alternance, il peut l’obtenir, car c’est lui qui s’exprime », a-t-il appuyé.
Selon l’article 59 (nouveau), « le président de la République est élu au suffrage universel, libre, direct, égal et secret pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois ». Plus loin, il est précisé que « cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire ». L’article 52 prévoit aussi la limitation du mandat des députés à 6 ans, renouvelable deux fois.
Réagissant par rapport à l’article 75 qui suscite tant de commentaires, Agbéyomé Kodjo, s’explique : « Nous avons aménagé pour le président de la République, les conditions les meilleures qui lui permettent, s’il décide d’abandonner de briguer un nouveau mandat, de le faire sans être inquiété ».
« Quand vous voulez l’alternance, créer les conditions qu’il faut », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Le président de la République dispose des moyens qui lui permettent de se retirer sans être inquiété ».
Selon l’article 75, « Les anciens Présidents de la Républiques sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels. Ils prennent immédiatement rang et préséance après le Président de la République en exercice dans l’ordre inverse de l’ancienneté du dernier mandat, du plus récent au plus ancien ». FIN
Junior AUREL