Un symposium de la chefferie traditionnelle et de la tutelle locale regroupant chefs de quartiers, reines mères et représentants d’organisations de la société civile sur leur contribution à la conduite des affaires locales, a démarré mercredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Initiée par la préfecture de Kloto en collaboration avec la commune de Kpalimé, cette rencontre de trois jours s’inscrit dans le cadre des actions du Programme Décentralisation et Gouvernance Locale (ProDeGoL), cofinancées par l’Union européenne et mises en œuvre par la GIZ.
Ce symposium a pour objectif d’amener la chefferie traditionnelle, les CDQ et les autorités locales à s’engager dans une franche collaboration pour un développement harmonieux de la commune de Kpalimé.
Il s’agit de permettre à la chefferie de cerner son rôle et ses responsabilités selon son statut édicté par la loi n°2007-002, d’appréhender les différentes dynamiques locales accompagnées par le ProDeGoL (état civil, participation citoyenne ; contrôle citoyen, civisme fiscal, planification locale), d’harmoniser sa compréhension des dynamiques locales, de définir et harmoniser ses stratégies d’accompagnement des différentes dynamiques communales ;et de connaître son rôle dans le processus de décentralisation et l’accompagner efficacement.
En effet les autorités locales ont besoin de la chefferie sur des questions qui ne sont pas de leur compétence mais qui nécessitent leur implication en termes de mobilisation communautaire pour le succès des actions et politiques engagées. Il en ainsi des questions sur l’état civil, les recettes et ressources locales pour alimenter les budgets des collectivités, la participation et le contrôle citoyens des politiques et actions locales et le processus de décentralisation.
Si ces domaines ne sont pas évoqués dans la liste des compétences à l’article 22 de leur statut, ils restent cependant des sujets qui incombent aussi à la chefferie en ce sens que ces sujets participent également au développement local pour lequel sa contribution est sollicitée.
Sur les questions de l’état civil notamment les naissances, les mariages et les décès, les chefs traditionnels sont fortement impliqués. Parfois ils constatent et traitent les faits d’état civil sans que ces faits ne soient constatés et pris en charge par les acteurs compétents. C’est ainsi que parfois les enfants naissent, les mariages se célèbrent et les décès surviennent et se gèrent sans la connaissance des autorités locales et administratives compétentes. Il en est de même pour d’autres sujets.
C’est ainsi que les participants vont échanger sur les statuts de la chefferie traditionnelle : attributions et mission ; les rôles de la chefferie, des OSC, des CDQ et CVD dans le développement d’une collectivité, comment choisir les dirigeants de la commune ; comment positiver le conflit communautaire, le dialogue communautaire, cadre de collaboration tutelle locale, chefferie et autres acteurs dans la commune Kpalimé, présentation des thématiques, objets de synergie tutelle locale-chefferie, présentation des résultats de sondage sur les sujets objets de besoin de synergie chefferie-tutelle locale, résolution et engagements.
« Pour que la décentralisation soit une réalité, pour que la population à la base s’approprient la décentralisation dans sa pratique la plus simple pour le développement national, il faudrait que toutes les parties aient la même et bonne compréhension des thèmes, les rôles à définir ensemble, que chacun sache ce auquel il est appelé à faire pour qu’il y ait plus de compétences », a estimé le préfet de Kloto Assan Koku Bertin.
Il a ensuite souhaité que chacun fasse en sorte que la décentralisation quitte la tête des concepteurs pour être à la base et être appréhendée par l’ensemble de la population pour que dans la pratique toute le monde sache ce qu’il est appelé à faire, quel est le rôle que chaque acteur est appelé à jouer pour que les choses se déroulent normalement.
Pour le Conseiller Technique Nationale (CTN) ProDeGoL, Sôssô Takougnadi, cette rencontre entend relever le défi de développement de la commune de Kpalimé et fournir des services de qualité aux citoyens. Il a invité les participants à contribuer à la mobilisation des ressources au niveau de la commune en vue de faire face aux besoins des populations et réaliser des investissements d’utilité publique.
« Plus que jamais nous sommes interpelés à nous mobiliser davantage afin que ce processus soit une réussite dans la préfecture », a rappelé M. Takougnadi aux participants.
L’expert en décentralisation et développement local Ouro-Bossi Tchakondoh a exhorté les participants à faire en sorte que les collectivités puissent être gérées de manière consensuelle, inclusive par tous les acteurs pour leur impulser un dynamisme de développement.
« Nous devons faire en sorte que les acteurs arrivent à surmonter les conflits communautaires et identifier les éléments essentiels qui pourront permettre de créer un dialogue communautaire pour la résolution des conflits et faire en sorte que les conflits puissent être positifs au service du développement », a souligné M. Tchacondoh. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE