« L’Afrique, doit conduire ses négociations régionales avec professionnalisme et un sens élevé de responsabilité », a déclaré ce vendredi à Mbabane (Royaume d’Eswatani), Prof. Robert Dussey (chef de la diplomatie togolaise et négociateur en chef des pays ACP) à l’ouverture des consultations régionales UE-Afrique dans le cadre des négociations ACP-UE pour le post-Cotonou.
La région du Pacifique qui a tenu ses consultations régionales les 25 et 26 février 2019 à Apia, à Samoa, négocie directement le pilier UE-Pacifique du nouvel accord avec l’UE. La région des Caraïbes est dans le même schéma et a tenu ses consultations régionales le 15 avril à Kingston en Jamaïque.
Ces consultations régionales UE-Afrique actent à l’échelle africaine, le début formel des négociations sur le pilier UE-Afrique du futur accord de partenariat ACP-UE, même si depuis quelques mois, un excellent travail technique se fait au niveau de l’Union africaine sur les négociations.
« Les spécificités africaines en termes de défis, de potentiels, de priorités, de cadres référentiels de développement (commercial, économique et humain) et de partenariat avec l’extérieur sont connues. Il y a une longue histoire de partenariat entre l’UE et l’Afrique réaffirmé à Abidjan en 2017. En cohérence avec le partenariat UE-Afrique actuel et dans un nouvel esprit, l’Afrique est appelée à négocier le pilier UE-Afrique du post-Cotonou », a souligné M.Dussey.
Selon lui, le pilier UE-Afrique du post-Cotonou doit être en phase avec les orientations stratégiques de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), de l’agenda 2063 de l’UA et du Sommet UE-Afrique d’Abidjan ainsi qu’avec la volonté de développement clairement affichée en Afrique.
« L’Afrique doit densifier ses échanges commerciaux avec l’Europe, rehausser le niveau du dialogue politique avec l’UE sur les questions aussi cruciales que la sécurité, la paix, les droits de l’homme, les biens culturels africains encore en séjour en terre européenne, les objectifs de développement durable, le changement climatique et la migration ».
Les sujets qui seront au centre des négociations dans le protocole UE-Afrique de l’accord, a-t-il précisé, « sont d’importance vitale pour l’Afrique et le Groupe ACP ».
« L’Afrique, doit conduire ses négociations régionales avec professionnalisme et un sens élevé de responsabilité. Par notre travail, à l’échelle africaine, nous devons prouver au Groupe ACP qu’il a fait le choix approprié au moment idéal en optant pour l’autonomie et la liberté d’action des régions dans la négociation des piliers régionaux », a poursuivi le négociateur en chef des pays ACP.
A en croire M.Dussey, « le moment est historique et le travail doit être fait avec une éthique de responsabilité ».
« J’ai la conviction que les négociateurs africains ont conscience de leur responsabilité », a-t-il conclu.
Rappelons que le nouvel accord comportera trois partenariats régionaux : Partenariat Afrique-UE, partenariat Caraïbes-UE et partenariat Pacifique-UE, avec un socle commun applicable à tous.
Signé le 23 juin 2000 à Cotonou et révisé deux fois (le 25 juin 2005 à Luxembourg et le 22 juin 2010 à Ouagadougou), l’Accord qui lie les ACP à l’UE arrive à expiration en février 2020. Un nouvel accord sera signé la même année.
Les négociations en vue d’un nouveau partenariat entre les pays ACP et l’UE ont été lancées à New York le 28 septembre 2018 en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. FIN
Junior AUREL