Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (Cacit) a condamné jeudi, des « violations graves » des droits de l’Homme lors des manifestations le 13 avril à l’appel du Parti national panafricain (PNP, opposition), qui ont fait un mort à Bafilo (centre-nord) et des dizaines de blessés.
« Des tentatives de regroupements des manifestants ont été étouffées par les forces de l’ordre et les militaires à Lomé et à Sokodé », souligne le Cacit dans un communiqué.
Le collectif a également signalé « l’intimidation et des arrestations de plusieurs membres du PNP » dans quatre villes dont la capitale et « déploré des actes de vandalisme au domicile du premier responsable du PNP ».
« A Bafilo, ville dans laquelle les manifestations n’étaient pas autorisées, les tentatives de regroupements des manifestants ont été violemment réprimées, occasionnant plusieurs blessés et un décès », précise le Cacit.
« Le décès d’Alissera Mohaman Zénedine, âgé de 36 ans, des suites des traitements cruels, inhumains et dégradants occasionnés par les militaires déployés à Bafilo et les nombreux blessés enregistrés dans le cadre de ces manifestations sont des violations supplémentaires des droits de l’Homme dont le pays pouvait se passer volontiers ».
Le bilan dressé par le Collectif à Lomé, fait état de plusieurs arrestations parmi lesquelles 26 personnes dont une femme, déférées le 14 avril, après comparution devant le Parquet d’instance de Lomé.
Neuf personnes ont été libérées et 17 autres ont été condamnées à des peines variant entre 6 et 12 mois d’emprisonnement, après leur jugement le 16 avril.
« Ces agissements sont une violation flagrante et manifeste des instruments juridiques internationaux et régionaux ratifiés par le Togo, ainsi que des recommandations pertinentes faites par les mécanismes de protection des droits de l’Homme au Togo », dénonce le Cacit.
Le PNP avait prévu le 13 avril, des marches à Lomé et dans 10 villes à l’intérieur du pays. Selon le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi, les manifestations ne pouvaient que se dérouler dans la capitale et dans deux villes : Sokodé et Afagnan.
A Lomé, deux itinéraires ont été notifiés aux responsables du PNP et tout était confiné dans la zone de Togblékopé. Ce qui n’est pas du goût des responsables du PNP.
Aucun rassemblement à Lomé, les points de départ étant très tôt bouclés par des forces de l’ordre. Certains ont dressé des barricades dans la zone d’Agoè, mais ils ont été dispersés aux gaz lacrymogènes.
Les forces de l’ordre ont lancé à plusieurs reprises, des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes. Sokodé a été également le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Le PNP exige notamment « l’application » de la feuille de route de la Cédéao, notamment les réformes constitutionnelles et institutionnelles, la libération des personnes toujours en détention dans le cadre des manifestations. Selon des responsables de l’opposition, une soixantaine de personnes seraient encore dans les prisons du pays. FIN
Edem Etonam EKUE