Les résultats issus de l’application de l’approche contractuelle dans sept formations sanitaires publiques ont été présentés ce mercredi à Lomé par Prof Moustapha Mijiyawa (ministre de la santé et de l’hygiène publique), a constaté une journaliste de Savoir News.
La rencontre s’est déroulée en présence de Dr Matshidiso Moeti (directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique en visite à Lomé) et de Damien Mama (coordonnateur du système des Nations Unies au Togo).
L’approche contractuelle dans les hôpitaux togolais qui repose sur trois mesures : (i) la mise en place d’un système de santé de base robuste et résilient, (ii) la construction d’hôpitaux de référence, (iii) l’extension de la couverture maladie, donne déjà des résultats positifs dans les sept formations sanitaires ou elle est appliquée.
Que ce soit au CHR Atakpamé, Sokodé, Dapaong, au CHP Blitta, au CHU Kara, au CHU Sylvanus Olympio, au CMS Siou, l’approche contractuelle de certains services s’est soldée par la disponibilité des médicaments dans les centres contractualisés supérieure à 95% à Dapaong, Kara, Sokodé Atakpamé et Blitta, un diagnostic pertinent des besoins, la salubrité des centres, la motivation et la valorisation des agents désormais impliqués dans la gestion à travers le comité de trésorerie, le renforcement de l’appui des partenaires.
« La contractualisation a été mise en place en 2017 d’abord à Atakpamé et à Blitta, et les résultats obtenus au bout de quelques mois étaient tellement encourageants qu’au cours de l’année 2018, cinq autres formations sanitaires ont été enrôlées (CHR de Dapaong, de Sokodé de même que le CHU Kara, le CHU SO et le CMS Siou). En l’espace d’un peu plus d’un an et de deux ans pour d’autres, ce qui est clair c’est que cette contractualisation a assaini la gestion des finances des hôpitaux ce qui a impacté sur les taux de consultation et de fréquentation, l’aspect maternité et l’aspect prise en charge », a indiqué Prof Mijiyawa.
« Quand on a des résultats aussi encourageants, ça nous incite à procéder à une extension rapide du processus pour que tous les hôpitaux publics soient concernés », a-t-il ajouté.
Au CMS de Siou par exemple, le taux de fréquentation a augmenté de 20%, le taux des consultations externes de 31%, le taux d’hospitalisation de 7% et le taux d’imagerie de 18%. Les recettes de prestation ont augmenté de 21% et celles de la pharmacie de 64% entraînant une hausse totale des recettes de 44%.
Au CHU Sylvanus Olympio, la contractualisation a permis dans un premier temps un rangement de la pharmacie avant son informatisation et celle des laboratoires.
L’augmentation des recettes associée à la maîtrise et à la pertinence des dépenses a permis aux formations de commencer par faire face à leurs dettes, notamment vis-à-vis du personnel, de la pharmacie et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
« J’ai trouvé très intéressant ce programme de contractualisation, parce que nous savons tous que le système de santé africain mérite d’être mieux financé », a confié Dr. Moeti.
« Le ministre de la santé a bien ciblé l’efficience au niveau des hôpitaux surtout les grands hôpitaux, les hôpitaux universitaires, régionaux. C’est vrai que cette expérience a fait un an et demi pour certains et quelques mois pour d’autres. Mais déjà, il y a des résultats impressionnants et très encourageants pour l’amélioration de la gestion et de la gouvernance au niveau des hôpitaux. Nous allons appuyer le gouvernement à continuer cette initiative et partager l’expérience togolais avec d’autres pays », a-t-elle promis.
Comme perspectives, le gouvernement entend étendre la contractualisation dans les mois à venir à quatre structures sanitaires (CHR Lomé Commune, hôpital de Bè, CHP Kpalimé, CHP Notsè), avec l’appui de la Banque Mondiale. FIN
Chrystelle MENSAH
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