La coalition de l’opposition a condamné jeudi, « l’usage de la force brute contre les citoyens », lors des manifestations du Parti National Panafricain (PNP, opposition) samedi dernier, ayant fait un mort à Bafilo (environ 353 km au nord de Lomé).
Selon la coalition de l’opposition – réduite de moitié, sept partis politiques ayant claqué la porte) – « deux responsables du PNP Gueffé Nouridine et Kéziré ont été déférés à la prison civile de Lomé pour n’avoir pas tenu compte de l’avis de l’autorité sur les itinéraires des manifestations pacifiques du 13 Avril ».
« Cette dernière évolution vient malheureusement s’ajouter au bilan déjà très lourd (1 mort, des dizaines de blessés et une trentaine de personnes arrêtées dont au moins 20 déjà condamnées et incarcérées, le saccage du domicile de Tikpi Atchadam, Président national du PNP) des violentes répressions exercées par les forces de défense et de sécurité sur les populations civiles aux mains nues », souligne la coalition.
Elle « condamne avec la dernière vigueur, l’usage systématique de la force brute contre les citoyens dans l’exercice pacifique de leur droit constitutionnel de manifester et à dénoncer l’instrumentalisation de la loi dite Bodjona, aux fins d’une réduction drastique programmée des libertés publiques pourtant consacrées par notre Constitution».
Ce regroupement « en appelle à l’union sacrée de toutes les forces vives de la nation incluant les partis politiques, les organisations de la société civile et de la diaspora dans le cadre d’un vaste Mouvement citoyen pour l’alternance ».
Le PNP avait prévu samedi, des marches à Lomé et dans 10 villes à l’intérieur du pays. Selon le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi, les manifestations ne pouvaient que se dérouler dans la capitale et dans deux villes : Sokodé et Afagnan.
A Lomé, deux itinéraires ont été notifiés aux responsables du PNP et tout était confiné dans la zone de Togblékopé. Ce qui n’est pas du goût des responsables du PNP.
Samedi dernier, aucun rassemblement Lomé, les points de départ étant très tôt bouclés par des forces de l’ordre. Certains ont dressé des barricades dans la zone d’Agoè, mais ils ont été dispersés aux gaz lacrymogènes.
Les forces de l’ordre ont lancé à plusieurs reprises, des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes. Sokodé a été également théâtre d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Le PNP exige notamment « l’application » de la feuille de route de la Cédéao, notamment les réformes constitutionnelles et institutionnelles, la libération des personnes toujours en détention dans le cadre des manifestations. Selon des responsables de l’opposition, une soixantaine de personnes seraient encore dans les prisons du pays.
Précisons que le PNP fait cavalier seul, après avoir tourné dos à la coalition de l’opposition qui s’est effritée, car minée par des querelles internes et une affaire de corruption sur une somme de 30 millions de francs CFA, don d’un chef d’État de la sous-région. FIN
Junior AUREL