La Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ont accordé une aide d’urgence d’un montant total de 580 millions de F.CFA au Togo pour lutter contre la Chenille légionnaire d’automne.
Les documents ont été signés vendredi à Lomé entre Sani Yaya (ministre togolais de l’économie et des finances) et Georges Bohoussou (responsable Pays/BAD). M.Yaya avait à ses côtés, son collègue en charge de l’agriculture.
Cette aide d’urgence pour la lutte contre la Chenille légionnaire d’automne constitue une réponse directe et immédiate à la situation d’urgence, que connaît le Togo, suite à une catastrophe naturelle provoquée par l’invasion d’un insecte nuisible des principales cultures vivrières.
« Le projet a pour objectif de contribuer à réduire les pertes de productions de maïs, de riz et de maraîchage, afin de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations du Togo », a souligné le responsable Pays/BAD.
Il s’agit spécifiquement de former les agents des services de la protection des végétaux, les agents de la vulgarisation et les producteurs aux méthodes de contrôle durables contre la Chenille légionnaire d’automne et de doter les services de la protection des végétaux, les brigades villageoises phytosanitaires et les producteurs des équipements appropriés pour l’identification, le suivi, la surveillance et le contrôle de Chenille légionnaire d’automne.
Cette subvention permettra également de rendre accessibles, aux ménages vulnérables, les produits de traitements y compris les produits biologiques à fabrication locale, pour une meilleure préservation de leurs moyens d’existence.
160.581,5 hectares de maïs attaqués
Le Togo n’a pas été épargné des attaques de la chenille légionnaire d’automne, à l’instar de la plupart des pays de l’Afrique. Ce fléau est apparu au Togo en 2016 et a envahi tout le pays au cours de la même année, semant la désolation chez les producteurs, notamment de maïs, au regard de l’ampleur des dégâts causés.
Au Togo, 160.581,5 hectares de maïs ont été attaqués au cours de la campagne agricole 2018-2019, soit 53,8% des emblavures de maïs.
« Le maïs et le sorgho constituant une base alimentaire importante, il est évident que la sécurité alimentaire est sérieusement menacée », a souligné Sani Yaya.
Selon les chercheurs, a indiqué le ministre togolais de l’économie et des finances, « ce fléau pourrait faire perdre 13,5 millions de tonnes de maïs rien que dans quatorze pays africains, ce qui représente plus de 20% de la production totale. On mesure là l’ampleur du danger ».
Ce dernier a rappelé les actions déjà menées par le gouvernement, qui «n’est pas resté les bras croisés ». Depuis 2017, plus de 177 millions ont été débloqués pour acquérir et distribuer gratuitement aux producteurs victimes des attaques, des insecticides, des appareils de traitement phytosanitaire et des équipements de protection individuelle. Les agriculteurs ont aussi été formés à la connaissance du ravageur ainsi qu’aux méthodes de lutte.
« Toutes ces actions ont permis de préserver la sécurité alimentaire au Togo », a précisé M.Yaya, ajoutant que cette aide d’urgence permettra à l’État de financer en partie son plan stratégique quinquennal de lutte contre le ravageur dont le montant total est estimé à 3.200 000 dollars US (soit près de 1,9 milliards de f CFA). FIN
Junior AUREL