Une centaine de jeunes filles mères des cantons de Yadè et Bohou (environ 420 km au nord de Lomé/préfecture de la Kozah) ont entamé lundi à Kara, trois jours de formation sur la santé reproductive, la mobilisation pour la consultation prénatale et la planification familiale, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Les participantes ont été identifiées à l’issue d’un recensement mené en vue de l’établissement d’une base de données sur le profil des filles mères de la région.
Cette formation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement du système de santé, santé reproductive et droits sexuels mis en œuvre en collaboration avec les partenaires nationaux, la GIZ et KFW. L’objectif général de la formation est de renforcer les compétences des filles-mères pour la mobilisation communautaire de leurs pairs ainsi que d’autres femmes en âge de procréer, afin qu’elles puissent solliciter les services de santé de la reproduction dans les Unités de Soins Périphériques (USP).
Il s’agit aussi d’améliorer leurs connaissances sur la sexualité et aussi de les aider à mieux s’occuper de leurs enfants.
Selon Innocent Kpabi (Assistant médical), les sages-femmes assistent à un phénomène anormal depuis deux ans au CMS Yadè Bohou.
« Des filles enceintes que nous recevons souvent ici, ne connaissent pas le nom de leur partenaire à inscrire sur les carnets. On a remarqué que ce phénomène ne cesse et ces filles vont même accoucher sans connaître l’identité réelle de leur partenaire. Donc cette formation est la bienvenue et nous permettra de mettre un terme à ce phénomène ».
A l’issue de cette formation, les filles mères formées sensibiliseront à leur tour, leurs pairs en vue d’éradiquer ce phénomène qui détruit les jeunes filles dans les communautés.
Ces filles mères sont appelées désormais à adopter le Planning familial (PF), et les différents acteurs intervenants dans le PF sont également en atelier à l’évêché de Kara. Le but de la formation est de renforcer les compétences de ces prestataires dans le cadre du projet Pro Santé.
« La prévalence contraceptive est autour de 26% dans la région alors que selon le PNDS, elle devait être beaucoup plus élevée autour de 60 à 80%. D’où l’objectif de relever ce taux dans la région », a déclaré Docteur Sébabi Agoro (Directeur régional de la santé).
« Il est donc question de donner aux participants, des notions de la technologie contraceptive et leur permettre de pouvoir l’appliquer sur le terrain. La maîtrise de ces technologies, participera à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Car grâce à elles, nos mères et sœurs sauront désormais planifier leurs accouchements », a-t-il souligné.
Ces différentes formations s’inscrivent toujours dans le cadre de Pro santé mis en œuvre par l’équipe de GFA. FIN
De Kara, Peter MALOUMBA