Le Plan national de développement (PND/ 2018-2022) « porte de grandes ambitions », a affirmé ce lundi, le président Faure Gnassingbé, soulignant qu’il « n’est pas juste un plan de plus ».
« Ce n’est pas non plus un outil de théoriciens qui seraient les seuls à pouvoir en parler. Non. Le PND est formulé dans une démarche inclusive et cohérente, dont la trame demeure la recherche de meilleures conditions de vie pour nos populations », a précisé le président de la République, lors du lancement officiel dudit Plan et de la campagne de vulgarisation.
Faure Gnassingbé avait à ses côtés, le Premier ministre Selom Komi Klassou et la présidente de l’Assemblée nationale Mme Yawa Djigbodi Tségan.
Des ministres, des députés, ainsi que plusieurs personnalités ont assisté à la cérémonie à l’Hôtel 2 Février — le plus grand hôtel du pays — suivi d’un panel animé sur le PND par d’experts internationaux dont les anciens Premiers ministres Lionel Zinsou (Bénin) et Gilbert Houngbo (Togo). Ce dernier est l’actuel président du Fonds International de Développement Agricole (FIDA).
« La formulation minutieuse et détaillée du PND — avec des objectifs spécifiques et des projets clairement identifiés — assure l’attractivité du pays aux investissements d’une part, en même temps qu’elle définit un cadre optimal pour l’alignement des financements étrangers sur les priorités nationales », a indiqué Faure Gnassingbé.
Selon le chef de l’État, les appuis extérieurs demeurent des « catalyseurs importants ».
« Mais je souhaite que nous gardions à l’esprit que notre développement est avant tout un processus endogène par lequel nous devons coordonner nos actions et légitimer nos choix, en mettant l’accent sur la rigueur et la bonne gouvernance. Ce faisant, la participation citoyenne sera également renforcée, car le civisme fiscal est une composante importante pour la réussite de notre PND. Le consentement de tous les contribuables à l’impôt participe de la démarche inclusive recherchée dans le PND, tout en ayant comme pendant naturel, l’obligation de reddition de comptes à tous les niveaux », a-t-il poursuivi.
« Notre profession de foi selon laquelle nous sommes les seuls artisans du bonheur et de l’avenir de notre nation est source de responsabilité collective et solidaire »: « responsabilité des pouvoirs publics et de l’administration qui doivent mettre compétence, professionnalisme et dévouement au service de la réussite du PND. Responsabilité du secteur privé qui dispose majoritairement des leviers capables d’influer sur l’investissement et de faire éclore les nombreuses potentialités dont regorge notre pays. Responsabilité aussi des citoyens dans leur ensemble, dont il est attendu une appropriation et une implication des premières heures, car ils sont tout à la fois le point de départ et l’aboutissement de tout ce qui se fait en matière de développement ».
Le chef de l’État a appelé à des attitudes qui favorisent un environnement propice aux investissements : « cette ambition a besoin d’une mentalité nouvelle pour donner la pleine mesure de son potentiel. Nous devons donc, tous autant que nous sommes, adopter et conserver cet état d’esprit ».
« Nous le ferons en mettant la patrie au-dessus de toute autre considération. Nous le ferons en veillant en toute chose à préserver les acquis de notre pays.
Nous le ferons en nous acquittant chaque jour consciencieusement de notre tâche, et en prenant conscience que c’est ainsi que nous ferons briller l’étoile du Togo au firmament des nations », a insisté Faure Gnassingbé.
« Les grandes rivières sont faites de petits ruisseaux. Nous avons tous une note à jouer dans la partition qui célèbre les mérites de notre pays. Si l’une d’entre elles vient à manquer, la mélodie s’en ressentira forcément. La République est riche de chaque fille et de chaque fils qui travaille à sa grandeur. Personne ne sera laissé de côté », a ajouté Faure Gnassingbé, avant de lancer : « La voie est tracée et nous savons ce dont nous aurons besoin tout au long du chemin: Avançons donc ensemble, solidaires, optimistes et confiants ».
Document de référence qui guide l’action gouvernementale et les relations avec l’ensemble des partenaires du Togo, le PND succède à la Stratégie pour la Croissance Accélérée et l’Emploi (SCAPE/2013-2017), qui a permis au Togo d’amorcer des transformations économiques profondes, notamment la modernisation de ses infrastructures.
En cinq années de mise en œuvre, plus de 4622,2 milliards FCFA (environ 8,3 milliards $) de ressources seront nécessaires pour transformer structurellement l’économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois, améliorant le bien-être social.
Alors, si le PND nécessite de gros investissements, le rôle du secteur privé sera prépondérant. Figure de proue de cette stratégie de développement, les privés pourraient y participer à hauteur d’un peu plus 2999,1 milliards de FCFA (5,4 milliards $), soit 65% du coût global du PND. Les dépenses d’investissement public, quant à elles, sont attendues à 1623,1 milliards de FCFA (2,9 milliards $), représentant 35% du coût global.
Ce Plan ambitieux qui révèle la vision du gouvernement à moyen terme, repose sur trois « axes stratégiques ».
L’axe 1 positionne la mise en œuvre des grands investissements en infrastructures logistiques et d’affaires comme le principal gisement de la croissance à court terme. Il vise la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région, notamment à travers une amélioration des infrastructures existantes et de la connectivité multimodale et des TIC.
L’axe 2 vise le développement industriel dans des secteurs créateurs de valeur ajoutée et significativement tournés vers l’exportation (agrobusiness, manufacture) et la satisfaction de la demande interne. Ce développement industriel a vocation à soutenir la croissance à long terme de l’économie ainsi que l’activité logistique et de service. Il est le creuset de la transformation structurelle de l’économie.
L’axe 3 a pour vocation première de renforcer les capacités institutionnelles et humaines appropriées pour relever les défis de développement formulés dans les axes 1 et 2. En outre, il vise à assurer la prise en compte effective des principes fondamentaux d’équité, d’inclusion et de durabilité dans l’ensemble du processus de mise en œuvre du PND. FIN
Junior AUREL