Une trentaine d’acteurs étatiques et non-étatiques — notamment les membres de la coordination nationale du réseau RAO actifs dans l’assistance et la prise en charge des enfants concernés par la mobilité et victime de traite — ont entamé mardi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), un atelier de trois jours, sur les procédures de prise en charge et standards de la Cédéao pour la protection et la réintégration des enfants vulnérables concernés par la mobilité et des jeunes migrants, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en coordination avec la direction générale de la protection de l’Enfance et le RAO, avec l’appui du gouvernement américain dans le cadre du programme régional sur la migration en Afrique, cette rencontre a pour objectif de former et de renforcer les capacités des acteurs de la protection sociale, qui sont en première ligne dans la protection des enfants migrants et la prévention de la traite des enfants.
La formation est axée autour des thèmes tels que le rappel des concepts et cadre général, mobilité, VIH et SIDA : introduction des concepts pour les acteurs de la protection sociale ; renforcement des compétences sur les procédures et la réintégration des enfants vulnérables concernés par la mobilité et des jeunes migrants.
Ainsi durant les trois jours, les participants suivront des communications sur l’analyse des résultats de l’étude sur la traite dans la région centrale au Togo, les procédures de prise en charge et standards de la CEDEAO pour la protection et la réintégration des enfants vulnérables concernés par la mobilité et des jeunes migrants identification (prise en charge, étude de la situation personnelle, recherche et évaluation familiale, placement alternatif, réintégration sociale et professionnelle, suivi et évaluation, soutien familial et communautaire), sur la mobilité, le VIH et SIDA : introduction des concepts pour les acteurs de la protection sociale. Il y aura à la fin des partages d’expériences des participants.
Le chargé du projet OIM Pellegrim Marco a souligné que le Togo est l’un des cinq pays situés sur le long du corridor Abidjan-Lagos, intéressés par mes mouvements de milliers d’enfants en quête d’opportunités d’éducation et d’emploi.
Il a précisé que malheureusement un nombre considérable de ces enfants tombent dans des dynamiques d’exploitation à fin de travail ou sexuelle.
« Le simple fait e migrer expose de nombreuses personnes à de grands dangers », souligne-t-il.
M. Pellegrim Marco a donné quelques statistiques qui révèlent que les femmes et filles représentent 71% des victimes, alors que les enfants quant à eux représentent 28% des victimes et en Afrique subsaharienne, cette proportion atteint 64%.
Selon un nouveau rapport publié par l’OIM en 2017, il existe des facteurs de risques spécifiques associés à a vulnérabilité accrue des migrants exposés à la violence, à la maltraitance et à la traite, a précisé M. Pellegrim.
L’analyse des données de l’enquête montre que plus de 1/3 (37%) des migrants interrogés affirmaient avoir vécu une expérience personnelle qui indiquait la présence de la traite des êtres humains ou d’autres pratiques d’exploitation le long de leur parcours migratoire a relevé le chargé du projet de l’OIM.
Il a ajouté que les migrants originaires d’Afrique de l’Ouest semblaient plus vulnérables que ceux d’autres pays, en raison des nombreux conflits et crises dans cette région.
M. Pellegrim Marco a signalé que le manque d’accès aux services de base, la marginalisation, la proximité avec des réseaux illicites de passeurs et de traite, de barrière linguistique et le manque de cadre légal adapté sont autant de facteurs qui peuvent rendre les mouvements irrégulier, surtout lorsqu’il s’agit d’enfant séparés ou non accompagnés.
Le directeur général de la Protection de l’Enfance Kondoh Kandalé a exprimé sa reconnaissance à l’OIM pour toutes les actions qu’elle mène pour accompagner le Togo dans sa lutte contre la traite des enfants.
Notons que le programme met l’accent sur le renforcement des capacités en passant de l’assistance directe aux efforts visant à permettre aux agences gouvernementales d’identifier et de répondre aux besoins des migrants en situation de vulnérabilité, tout en maintenant le renforcement des structures des politiques et des pouvoirs publics. Cette approche permettra aux pays ciblés d’assurer de manière indépendante une gestion des migrations durable et humaine.
La traite des personnes est une violation des droits de l’homme réprimée par la loi. Pouvant revêtir de nombreuses formes, la traite des personnes est difficile à détecter et les réseaux sont de plus en plus sophistiqués rendant difficile la réponse adaptée par les Etats et les acteurs de terrain. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE