Les débats et discussions sur le franc CFA ces derniers jours, « sont légitimes et souhaitables », a reconnu mercredi soir Gilbert Bawara (ministre togolais de la fonction publique), « mais les termes et les paramètres d’un débat serein sont faussés par le climat d’hystérie qui se développe, sans que de vraies solutions sérieuses, viables et solides ne soient esquissée et proposées », a-t-il déploré.
« En Afrique, et particulièrement au sein de l’UEMOA et de la CEMAC, nous ne devons absolument pas nous laisser distraire par de faux débats qui procèdent davantage du dogmatisme, de l’émotif et du sensationnel, concernant la question du franc CFA », a martelé le ministre sur son compte Twitter.
Selon M.Bawara « aucun économiste sérieux ne peut soutenir que la monnaie, a elle tout seule, équivaut à la politique monétaire, et cette dernière n’est pas équivalente d’une politique économique encore moins d’une stratégie de croissance et de développement ».
« Nos pays et leurs dirigeants réfléchissent et travaillent pour renforcer les espaces d’intégration, de croissance, de prospérité et de développement. Toutes les bonnes idées pour y contribuer et les aider sont les bienvenues », a-t-il précisé.
Le franc CFA est fortement critiqué ces derniers jours par certains grands économistes dont le togolais Kako Nubukpo, qui considèrent cette monnaie comme la preuve d’une « survivance coloniale ».
Depuis 1945, la Banque de France est le troisième acteur de ce système monétaire. Le franc CFA est arrimé à l’euro, selon une parité fixe décidée par la France. En contrepartie, les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50% de leurs réserves de change au Trésor français. C’est aussi en France que sont imprimés les billets de francs CFA.
« Que la France nous laisse tranquille par rapport à la monnaie. Nous allons gérer ça, nous-mêmes. Nous avons suffisamment d’experts, nous avons suffisamment d’expertises et nous avons suffisamment de vision pour gérer nous-mêmes une monnaie », avait martelé M.Nubukpo (macroéconomiste togolais) dans une interview à l’Agence Savoir News.
Mais ces critiques ont été balayées du revers de la main par le président ivoirien Alassane Ouattara.
« J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le franc CFA (…). Je ne comprends pas ce faux débat. Le franc CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement choisi, depuis l’indépendance dans les années 60. Elle est solide, elle est appréciée, elle est bien gérée », avait déclaré M. Ouattara à la presse le 15 février à l’issue de l’entretien à l’Elysée.
Le franc CFA est une « monnaie solide, enviée de par le monde », a de son côté appuyé mardi, Kossi Ténou (Directeur de la BCEAO pour le Togo), lors d’une conférence de presse à Lomé. FIN
Junior AUREL