L’Union des Journalistes du Nigeria (NUJ) a qualifié de « ridicule », la décision prise par la Commission électorale nationale indépendante (INEC) de repousser au 23 février, les élections présidentielle et législatives initialement prévues ce samedi.
« Il est instructif de noter que la Commission électorale nationale indépendante du Nigeria (INEC) avait toujours assuré aux nigérians et à la communauté internationale qu’elle était disposée à organiser des élections libres et équitables. Il est donc pertinent de demander plus d’explications sur les raisons pour lesquelles une décision grossièrement non conventionnelle a été prise », souligne l’Union des Journalistes du Nigeria dans un communiqué signé de son secrétaire national Shuaibu Usman Leman.
Le +NUJ+ s’inquiète de la capacité de l’INEC à organiser des élections crédibles dans le pays, compte tenu du report hâtif du processus, évoquant des problèmes de logistique et des ratés opérationnels.
L’Union des journalistes du Nigéria (NUJ) appelle les journalistes à rester calmes et résolus dans l’accomplissement de leurs tâches, notamment en ce qui concerne les questions électorales.
L’annonce du report a été faite à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, dans un communiqué nocturne de la commission électorale, après une longue évaluation exhaustive d’environ 5 heures d’horloge et un examen de la préparation du processus électoral.
Pour l’Institution chargée d’organiser ces élections, il s’agit d’une « décision difficile, mais nécessaire au bon déroulement des élections et à la consolidation de la démocratie nigériane ».
Le Parti Populaire Démocratique (PDP, opposition) de M.Abubakar Atiku , a qualifié cette décision de « provocation » et appelé ses partisans au « calme ». De son côté, le Congrès des Progressistes (APC, au pouvoir) s’est dit « déçu ».
Pour rappel, en 2011 et 2015, les élections avaient déjà été reportées, mais plusieurs jours en amont, également pour des raisons logistiques.
Avec environ 200 millions d’habitants, 84 millions d’électeurs sont enregistrés pour 120.000 bureaux de vote. Au total 73 candidats (nombre record) sont en lice pour la présidentielle dans ce pays (le plus peuplé du continent).
Réunis hier vendredi à Abuja, plusieurs chefs de missions internationales d’observation électorale (Cedeao, Union africaine, Commonwealth, Union européenne et Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique) avaient déjà exprimé leur optimisme en ce qui concerne la mise en place d’un processus électoral pacifique, libre, juste et transparent et la nécessité pour les partis politiques, de respecter les accords de paix qu’ils ont signés, s’engageant à la non-violence et à accepter le résultat des élections et recourir aux moyens constitutionnels et légaux pour obtenir réparation en cas de litige.
Le Nigeria exploite un système démocratique multipartite. Au niveau fédéral, un président est élu tous les quatre ans. Le mandat du président en exercice prend fin le 29 mai 2019.
Au niveau national, le pays dispose d’une législature bicamérale comprenant un Sénat de 109 membres et une chambre des représentants de 360 membres. Chacun des 36 États de la fédération est divisé en trois districts sénatoriaux, tandis que le FCT compte un district. Les membres des deux chambres sont également élus pour un mandat de 4 ans. FIN
Crédo TETTEH, envoyé spécial au Nigeria