Le Syndicat national des journalistes du Nigeria (NUJ) a annoncé ce vendredi, l’ouverture d’une « salle de situation » à son siège à Abuja, pour recueillir et dénoncer les menaces ou abus contre les journalistes pendant cette période sensible où les nigérians se préparent à aller aux urnes samedi pour des élections générales.
Des numéros d’appels ont été mis à la disposition des professionnels des médias, souligne un communiqué de presse de ce syndicat rendu public.
« Le NUJ est conscient de la nécessité d’assurer la sécurité des journalistes et de promouvoir des élections pacifiques, par le biais d’une couverture professionnelle des élections », a déclaré à l’envoyé spécial de l’Agence Savoir News Chris Isiguzo (Président du NUJ).
Ce dernier a lancé un appel aux agents de l’État et à toutes les autres parties prenantes, afin de garantir la sécurité des professionnels des médias et de leurs équipements.
Chris Isiguzo a exhorté les journalistes nigérians à une prise de conscience. Il les a surtout invités à éviter les fréquentations des zones dangereuses.
Le Nigeria possède une industrie des médias dynamiques qui jouent un rôle crucial dans la diffusion d’informations, la fertilisation croisée d’idées et offrent aux électeurs, diverses occasions de faire entendre leurs points de vue et d’interagir avec les candidats, les partis politiques et la Commission électorale nationale indépendante (INEC).
Les portails d’informations en ligne, les sites Web et l’utilisation de Twitter gagnent en popularité et on estime qu’un nombre non négligeable d’électeurs nigérians obtiennent leurs informations et fournissent également des informations en retour aux partis politiques et aux candidats par l’intermédiaire de tels médias.
En 2018, le Nigeria comptait 303 journaux, 108 magazines, plus de 300 stations de radios et 125 chaînes de télévision réparties dans tout le pays.
Les principales stations de radio et de télévision ayant une plus grande portée nationale sont basées à Abuja ou à Lagos.
Dans ce pays de plus 190 millions d’habitants, la plupart des stations de radio appartiennent à des particuliers et à des organisations.
Ces dernières années, tous les médias imprimés sont également en ligne.
Ainsi donc une tendance inquiétante associée à l’utilisation de médias basés sur le Web, est la propagation de désinformation délibérée ou de canulars, également appelés fausses informations. D’autres, par le biais d’images anciennes, diffusent de fausses informations qui, dans certains cas, ont tendance à créer une peur et une panique parmi la population.
Pour contrecarrer les menaces croissantes de telles tendances inquiétantes, les parties prenantes des médias ont récemment organisé une conférence sur les fausses informations et élaboré des stratégies pour enrayer la marée.
D’autres sociétés de médias telles que Premium Times, une organisation de médias, ont également mis au point un mécanisme de vérification des faits en temps réel qui permet aux personnes de vérifier des informations en ligne.
Rappelons que le Nigeria jouit de la liberté d’expression, garantie par la constitution. Toutefois, la sédition et la diffamation demeurent criminalisées, ce qui est contraire aux normes internationales et entrave cette liberté d’expression.
Le pays a également promulgué une loi sur la liberté de l’information dès 2011, qui facilite l’accès. Le cadre juridique a été renforcé par l’adoption de la loi 2011 sur la liberté d’information, conformément aux meilleures pratiques internationales. FIN
Crédo TETTEH, envoyé spécial