Les chefs des missions internationales d’observation des bureaux de vote se sont réunis ce vendredi à Abuja pour comparer leurs notes, établir une synergie et aborder les questions émergentes dans la perspective des élections présidentielle et législatives cruciales de samedi, qui auront suscité un intérêt énorme au Nigeria, a constaté l’envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Ces chefs de mission ont exprimé leur optimisme quant à la mise en place d’un processus électoral pacifique, libre, juste et transparent et à la nécessité pour les partis politiques, de respecter les accords de paix qu’ils ont signés, s’engageant à la non-violence et à accepter le résultat des élections et recourir aux moyens constitutionnels et légaux pour obtenir réparation en cas de litige.
C’est le général Francis Béhanzin (commissaire chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité à la Cédéao) qui a introduit cette réunion convoquée et présidée par Mme Ellen Johnson-Sirleaf (cheffe de la mission d’observation électorale de la Cédéao et ancienne Présidente du Liberia).
Les chefs de mission présents à la réunion comprenaient : Hailemariam Desalegn (ancien Premier ministre d’Éthiopie/Union africaine), Jakya Kikwete, (l’ancien président tanzanien/Commonwealth), Maria Arena (Union européenne) et Rupiah Banda (ancien président de la Zambie à l’EIS – l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique).
Étaient également présents : Mohamed Ibn Chambas (représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique occidentale et le Sahel), l’ambassadeur Ketil Karlsen (chef de la délégation de l’UE au Nigeria), l’ambassadeur des États-Unis au Nigeria, Stuart Symington, haut-commissaire britannique. Catriona Laing et un représentant de l’American National Democratic Institute (NDI) ont aussi assisté à la réunion.
Précisons que la Commission électorale nationale indépendante (INEC) a accrédité environ 36 groupes d’observateurs d’élections internationaux et 119 groupes nationaux pour les élections de samedi. La Mission d’Observation de la Cédéao est composée de 200 membres.
Quelque 84 millions d’électeurs inscrits sur une population estimée à 190 millions d’habitants, se rendront aux urnes samedi pour élire les membres de l’Assemblée nationale et un président. Au total 73 candidats dont six femmes issues des 91 partis politiques ont été enregistrés.
Le président sortant, Muhammadu Buhari, du parti au pouvoir, le parti Progressiste (APC), qui cherche à obtenir un second mandat constitutionnel de quatre ans, et Alhaji Atiku Abubakar, du principal parti d’opposition, le Parti démocratique du peuple (PDP), occupent le premier rang dans la course à la présidence.
Les électeurs se rendent aux urnes le 2 mars pour élire 29 gouverneurs et membres des chambres de l’Assemblée des États, dont les sièges sont devenus vacants.
Le Nigeria, qui a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1960, a connu une histoire politique mouvementée avec une longue période de régime militaire qui a pris fin avec le retour à la démocratie en 1999.
Après 16 ans au pouvoir, le PDP a été défait par l’APC aux élections de 2015, ce qui a entraîné le premier transfert démocratique pacifique du pouvoir du pays d’un gouvernement à un autre. FIN
Crédo TETTEH, envoyé spécial