Muhammadu Buhari (76 ans, candidat à sa propre succession) et Atiku Abubakar (72 ans), son principal rival à la présidentielle de samedi au Nigeria, se sont rencontrés mercredi à Abuja et se sont serré la main en présence de l’ancienne présidente du Liberia, Mme Ellen Johnson Sirleaf (cheffe de la mission d’observation électorale de la CEDEAO), a appris vendredi l’envoyé spécial de l’Agence Savoir News à Lagos.
D’autres d’autres anciens présidents nigérians et africains, étaient aussi présents. Cette rencontre fort appréciée, vise à engager les deux principaux candidats dans un scrutin apaisé.
Il convient de noter qu’étant donné que les deux principaux candidats à la présidence sont originaires du nord et des musulmans, les nuances ethniques et religieuses qui ont caractérisé les élections de 2015 ont été considérablement atténuées.
A travers cet acte, MM. Buhari et Atiku ont pris l’engagement de créer un climat de paix pendant tout le processus électoral et surtout après la proclamation des résultats des élections par la Commission électorale nationale indépendante (INEC).
Notons que la loi électorale de 2010 (telle que modifiée par une loi de mars 2015) est la législation principale utilisée par l’organe de gestion des élections, la Commission électorale nationale indépendante (INEC), pour organiser des élections au Nigeria.
Cette loi a été utilisée lors des élections de 2011 et de 2015 et réglementerait à nouveau ces élections générales. Environ 84 millions d’électeurs sont appelés aux urnes samedi.
Après les élections de 2015 qui ont abouti à un transfert pacifique du pouvoir du Parti démocrate du peuple (PDP) au parti d’opposition All Progressives Congress (APC), lors d’une élection largement jugée crédible, les élections générales de 2019 offrent une occasion unique au Nigeria pour l’expérience démocratique relativement récente du pays.
Bien que les dispositions en matière de sécurité pour le processus électoral semblent être bien coordonnées à ce jour, il convient cependant d’attirer l’attention sur l’état général d’insécurité dans le pays dans son ensemble, étant donné que cela pourrait avoir une incidence sur le processus.
Le Nigeria est confronté à une multitude de problèmes de sécurité, allant de l’insurrection de Boko Haram aux affrontements intercommunautaires, aux enlèvements, au culte et au banditisme.
Environ 2 millions de personnes déplacées sont enregistrés à travers le pays. L’armée est pleinement déployée dans les 32 États de la Fédération et l’opération Python Dance, qui est une opération militaire, a été lancée dans tout le pays.
Précisons qu’en application de l’article 12 du Protocole de la Cédéao sur la démocratie et la bonne gouvernance, complémentaire au Protocole relatif au Mécanisme pour la prévention, la gestion, le règlement, le maintien de la paix et la sécurité des conflits (2001), la Cédéao aide le Nigeria, un État membre, à organiser des élections. C’est dans ce cadre que la Commission de la Cédéao présidée par Jean Claude Kassi Brou, a déployé une importante mission d’observation électorale à long au Nigeria depuis le 13 janvier 2019 et ce jusqu’au 26 février 2019, afin de maintenir l’engagement de tous les acteurs critiques du processus électoral. Cette mission d’observation à long terme est actuellement renforcée par une autre à court terme depuis le 12 février 2019.
Rappelons que c’est la Division Assistance électorale sous l’autorité du Commissaire de la Cédéao en charge des Affaire Politiques, le Général Francis Béhanzin qui organise les missions d’observation électorale de la Cédéao. Cette division est dirigée par M. Francis Oké. FIN
Crédo TETTEH, envoyé spécial