Les observateurs à long terme de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont été déployés depuis dimanche au Sénégal où ils seront rejoints dans quelques jours par les observateurs à court terme dans le cadre de la présidentielle du 24 février dans ce pays.
Avant leur déploiement, ces observateurs à long terme ont suivi pendant deux jours une formation sur la technique d’analyse des risques. L’objectif de cette formation est d’amener les 15 observateurs à Long Terme à catégoriser les risques afin de faire des recommandations appropriées aux Autorités de la Cédéao. Précisons que le facilitateur de cette formation est venu de new York pour l’exercice.
Sous la supervision de Monsieur Francis OKE (Chef Division Assistance Electorale de la Cédéao), les 15 observateurs à long terme venus du Bénin, du Togo, de la Guinée, de la Cote d’Ivoire et du Nigeria ont avant leur formation, rendu visite à des Structures impliquées dans l’organisation de la Présidentielle du 24 février prochain.
Ces derniers avaient rencontré le Président de la Commission électorale nationale et le Haut Commandement de la Police, de la Gendarmerie, de l’armée sans oublier la direction générale des élections.
La rencontre avec le Directeur Général de la Police Nationale, le Haut Commandant de la gendarmerie Nationale, le Chef d’Etat-major Général des Armées, ainsi que le Directeur Général des élections s’est tenue le mardi 05 février dernier.
L’objectif selon le Général Francis Awaggbè Behanzin (Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la Commission de la Cédéao) est de présenter officiellement les observateurs électoraux aux Autorités sénégalaises en charge des élections.
C’est l’ancien Président béninois Boni Yayi qui va diriger la Mission d’observation électorale de la Cédéao au Sénégal pour ce scrutin.
Pour le choix du successeur de Macky Sall, 6,8 millions de Sénégalais sont appelés aux urnes. Les cinq candidats en lice dont le Président sortant sont en pleine campagne actuellement et c e depuis le 1er février 2019, parcourant villes et villages pour convaincre les électeurs par leurs projets de société.
Il faut préciser que pour cette élection, la Cédéao a déjà envoyé trois missions. La première mission fut conduite par le Président de la CENI du Mali, suivie d’une seconde conduite par le Président de la Commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi Brou. La troisième mission actuelle est dirigée par le Général Francis Behanzin qui couvre la période pré-électorale, l’élection proprement dite et la période post-électorale sur une durée d’un mois.
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ENCADRE
Le Sénégal à quelques jours de la Présidentielle
Le 24 février 2019, la République du Sénégal doit tenir sa troisième élection présidentielle depuis l’élection présidentielle de 2000, qui a marqué le début de la transition du pouvoir du pays d’un candidat à un autre candidat de l’opposition.
Notons que la préparation des élections de 2019 se caractérise par d’importantes tensions sociopolitiques principalement dues à des manœuvres politiques, à une montée en flèche du chômage des jeunes, à la dégradation des conditions économiques, à l’émergence de discours de haine et à l’insécurité croissante.
A quelques jours donc de la Présidentielle, le Sénégal est confronté à moult enjeux. Pour nos lecteurs, nous nous consacrons, dans cette parution, aux principaux enjeux économique et sécuritaire.
De l’enjeu économique
Selon certaines estimations, la dette intérieure du pays devient de moins en moins viable, après avoir atteint 800 milliards de francs CFA (environ 1,4 milliard de dollars). Cette situation a eu des répercussions, limitant la capacité de l’administration en place à répondre favorablement aux revendications salariales du travail organisé. En tant que tel, le pays a été témoin d’un certain nombre d’activités qui ont paralysé les mouvements de protestation, notamment dans les domaines judiciaire, de l’éducation, de la santé et même des transports. La détérioration de la situation économique dans le pays se manifeste également par le niveau alarmant du chômage des jeunes, qui pousse une multitude de jeunes citoyens sénégalais à se lancer dans le périlleux voyage vers l’El Dorado européen en passant par la Libye et le Maroc. Semaine après semaine, de jeunes migrants sénégalais sont secourus à bord de bateaux à la dérive au large de côtes de pays tels que la Libye et même la Mauritanie, créant ainsi un sentiment d’impuissance chez les jeunes.
De l’enjeu sécuritaire
À la différence de certains de ses voisins situés dans la région du Sahel, le Sénégal est jusqu’à présent immunisé contre le phénomène de l’extrémisme religieux violent. Cependant, dans les élections de 2019, il y a eu une recrudescence de l’insécurité provoquée par les activités de gangs criminels opérant dans différentes régions du pays, notamment dans les banlieues de Dakar. Cette insécurité se caractérise par des vols à main armée, des viols et même des meurtres. On craint également de plus en plus que cette insécurité généralisée soit exploitée comme moyen d’éliminer les rivaux politiques. Un cas typique est le viol et le meurtre horrible commis en octobre 2018 par les femmes leaders du parti PASTEF (Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité). Bien que le procureur général ait exclu la possibilité d’un meurtre prémédité, des membres du parti ont affirmé que son assassinat était motivé par des considérations politiques pour susciter la peur dans l’esprit de son candidat à la présidence, Ousmane Sonko.
Crédo TETTEH (Le Medium)