Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a entamé ce lundi à Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé), la deuxième phase du processus de réparation et d’indemnisation des victimes pour le compte de la région des Plateaux, a constaté la correspondante de l’Agence Savoir News.
Seules les victimes non vulnérables de la période allant de 1990 à 2004 sont concernées. La cérémonie d’ouverture de ces opérations d’indemnisation s’est déroulée dans les locaux de service de l’Action Sociale en présence du préfet de l’Ogou Akakpo Edoh.
Pour le compte de cette région, les opérations doivent se dérouler dans deux zones. A Atakpamé (pour les Plateaux-Est), la délégation du HCRRUN va indemniser du 11 au 16 février, les victimes de huit préfectures (Ogou, Haho, Anié, Est-Mono, Moyen-Mono, Wawa, Amou et Akebou.
A Kpalimé (pour les Plateaux/Ouest), l’opération se déroulera du 14 au 16 février dans quatre préfectures (Agou, Kloto, Kpélé et Danyi).
Dans son intervention au démarrage des opérations à Atakpamé, le préfet de l’Ogou a remercié l’équipe du HCRRUN qui est pour la quatrième fois dans la région des Plateaux.
Akakpo Edoh a surtout exprimé sa gratitude aux victimes pour leur patience tout en souhaitant, l’utilisation rationnelle des fonds qui leur seront donnés.
De son côté, Evalo Wiyao (1er rapporteur du HCRRUN) a précisé que dans le cadre de cette indemnisation, il a été alloué à l’Institution sur le budget de l’année 2018, une bagatelle de 5 milliards de F.CFA.
« C’est cette somme qui est en train d’être utilisée pour la prise en charge médicale et l’indemnisation des victimes. Nous avons déjà entamé la phase de la prise en charge des victimes vulnérables à Lomé, et maintenant dans les régions, il est question de prendre en compte, les victimes non vulnérables », a-t-il expliqué.
« Et c’est dans ce cadre que nous sommes actuellement Atakpamé. Après, nous allons — toujours dans le même esprit — continuer le travail vers l’intérieur du pays notamment dans le pôle 1(Régions Centrale et de la Kara) », a souligné Evalo Wiyao.
Certaines victimes interrogées par l’Agence Savoir News, n’ont pas caché leur sentiment.
« Ce geste est une grande surprise pour moi, car je n’ai jamais pensé recevoir une somme d’argent. Je remercie le président de la République », a confié Assogba Koffi Abadjanè.
Pour Fousséni Aboubakar, ce n’est qu’un geste symbolique, après avoir supporté la douleur, durant des années: « Il faut toujours pardonner, car sans le pardon, on ne peut pas vivre ensemble ».
Précisons qu’à l’issue de la première phase, 2510 victimes non vulnérables ont été servies.
En rappel, le programme de réparations concerne toutes les personnes (quelle que soit leur nationalité) ayant subi un préjudice du fait de violences à caractère politique, de violations graves des droits de l’Homme, durant la période allant de 1958 à 2005.
Ce programme comporte plusieurs phases. Au total 22.415 victimes ont été identifiées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) sur la période de 1958 à 2005. FIN
D’Atakpamé, Kafui/Rédaction