Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a décidé de débloquer 4,32 milliards de France CFA (6,6 millions d’euros), une première convention signée jeudi à Lomé, pour appuyer le financement du projet d’appui au Mécanisme Incitatif de Financement Agricole fondé sur le partage de risques (ProMIFA), a constaté l’Agence Savoir News.
Le FIDA a promis débloquer au total 20 milliards de francs CFA (35 millions de dollars) pour accompagner le MIFA. L’État y contribuera avec 2,2 milliards de francs CFA milliards, les bénéficiaires à hauteur de 1 milliard de francs CFA et le secteur privé s’engagera avec une contribution estimée à 3,6 milliards de francs CFA.
Les documents ont été signés par Sani Yaya (ministre togolais de l’économie et des finances) et Martin Lisandro (directeur de la division Afrique de l’ouest et du centre du FIDA).
Cette première subvention (2,16 milliards de francs CFA sous forme de prêt et le reste sous forme don) porte le total des financements du FIDA en appui au développement du secteur rural et agricole togolais à quelques 100 millions de dollars depuis le début de la coopération entre le Togo et le FIDA.
« Le MIFA, faut-il le rappeler, est une approche holistique liant rationnellement deux chaînes de valeurs qui se parlaient très peu jusqu’alors. En six mois de mise en œuvre, ce mécanisme a touché environ 12.000 producteurs par la mobilisation de 1,1 milliard de francs CFA de financement auprès de trois institutions partenaires de la place. Près de 5.000 producteurs ont bénéficié d’une couverture d’assurance et 15.000 emplois directs et indirects ont été créés et consolidés », a souligné le ministre de l’économie et des finances.
« L’objectif du ProMIFA est d’offrir aux acteurs des chaînes de valeur agro-pastorales organisées et performantes, un accès durable aux marchés et à des services financiers et non financiers adaptés », a-t-il précisé.
Pour y parvenir, a indiqué le ministre, trois composantes seront mises en œuvre sur six ans de 2019 à 2024.
La première composante, « appui au développement des chaînes de valeurs agropastorales », d’un coût de 7,76 milliards de francs CFA, et qui portera sur l’appui technique au développement des chaînes de valeurs agro-pastorales.
La deuxième composante, « appui au développement des produits et services financiers », d’un coût de 8,79 milliards de francs CFA, visera à améliorer l’accès des petits producteurs organisés et des autres acteurs des chaînes de valeurs agro-pastorales à des services financiers adaptés.
La troisième et dernière composante, « appui institutionnel au MIFA, Coordination et gestion du ProMIFA » évaluée à 3,69 milliards de francs CFA, apportera un appui institutionnel au MIFA afin qu’il soit pleinement opérationnel et performant. Cette composante assurera la coordination, la gestion, le suivi-évaluation et le transfert des savoirs à travers l’Unité de coordination et de gestion du ProMIFA établie en marge des opérations courantes du MIFA.
Mais quels sont les résultats attendus : la formation-accompagnement de 160.000 membres des coopératives, le financement d’environ 100.000 acteurs de la chaîne de la valeur agricole, la création, la consolidation d’environ 40.000 emplois directs en milieu rural dont 10.000 auto-emplois…
Le ProMIFA interviendra dans toutes les régions du pays sur les filières riz, maraîchage, aviculture et maïs tout en restant ouvert à d’autres cultures dont le sésame et le manioc.
Rappelons que le MIFA sera désormais une société anonyme, ce qui permettra à l’État et au secteur privé d’être détenteurs du capital de l’institution.
La décision prise mercredi lors du Conseil des ministres, intervient à la fin des six mois de la phase pilote en décembre, avec des « résultats rassurants ». FIN
Junior AUREL