Au moins six personnes ont été tuées dans plusieurs attaques menées par des jihadistes du groupe Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, où ils ont pillé des commerces et mis plusieurs villages à sac, ont indiqué mardi des sources locales.
Des membres de la faction d’Abubakar Shekau ont envahi lundi les villages de Shuwa et Kirchina, dans le district de Madagali, dans l’Etat d’Adamawa (nord-est).
« Ils ont tué une personne à Shuwa et deux autres à Kirchina », a déclaré à l’AFP un chef de communauté, Maina Ularamu.
« Les +terroristes+ ont attaqué Shuwa vers 18h45 (17H45 GMT), tirant des coups de feu et des grenades », a-t-il raconté, soulignant que les policiers en charge de la sécurité avaient fui le district.
Les combattants ont volé des véhicules et pillé des commerces avant d’incendier des habitations. Des soldats nigérians basés à Madagali, à 13 km de là, sont arrivés pour déloger les attaquants, qui se sont enfuis vers la forêt de Sambisa, leur bastion.
Quelques heures plus tôt, dans la journée de lundi, la même faction a abattu trois bergers, à Tubba, dans la périphérie de Maiduguri, la capitale de l’Etat voisin du Borno.
« Nous avons retrouvé les corps de trois bergers dans les champs », a déclaré Umara Kyari, un habitant d’un village voisin.
« Deux autres bergers qui étaient avec eux sont toujours portés disparus ou ont été enlevés par les assaillants », a indiqué Mustapha Muhammad, un milicien qui combat aux côtés de l’armée nigériane.
Boko Haram a intensifié ses attaques contre des agriculteurs et des bûcherons, les accusant de transmettre des informations à l’armée.
Le groupe s’est scindé en deux factions. L’une de ces factions est loyale au chef historique du mouvement, Abubakar Shekau, et est connue pour cibler des civils, notamment dans des attaques de villages et des attentats-suicides.
L’autre faction, affiliée depuis 2015 au groupe jihadiste Etat islamique, cible particulièrement l’armée et a fait des dizaines, voire des centaines de morts parmi les soldats.
Plus de 27.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement de Boko Haram dans le nord-est du pays, en 2009, alors que 1,8 million personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
SOURCE : AFP