Les togolais sont toujours dans l’attente d’un nouveau Premier ministre, après la démission de Sélom Komi Klassou le 4 janvier dernier.
Après plus de deux semaines, le gouvernement continue d’expédier les affaires courantes. La situation suscite de débats dans les milieux politiques et surtout dans la presse privée.
Bien vrai, aucune disposition légale ne contraint le chef de l’État Faure Gnassingbé à nommer un Premier ministre dans un délai, mais l’attente est souvent trop longue. D’aucuns se demandent si le président n’a pas parfois de la peine à trouver « l’oiseau rare ».
Dans d’autres pays, les choses ne trainent pas du tout. C’est l’exemple du Burkina Faso où le nouveau Premier ministre a été nommé ce lundi, après la démission du gouvernement il y a trois jours.
Selon certains politiques, la situation est parfois liée à la procédure à l’Assemblée nationale, notamment au lendemain des élections législatives.
« Il faut que les différentes composantes de l’Assemblée nationale soit complètement installées pour qu’on puisse connaître le nom du nouveau Premier ministre. Car si nous prenons les exemples passés, une fois le Premier ministre nommé, dans la semaine, il passe à l’Assemblée nationale pour sa déclaration de politique générale », a argumenté Gerry Taama, député à l’Assemblée nationale.
« Au Togo, le nouveau Premier doit avoir le vote de confiance de l’Assemblée nationale, avant de prendre officiellement fonction. Alors, il faudrait qu’à l’Assemblée nationale, on accélère les choses (…) », a-t-il précisé.
Pour certains observateurs de la vie politique togolaise, il s’agit d’un « faux débat ».
« Le Premier ministre peut être nommé et attendre patiemment les députés finir leurs séances de plein droit, qui leur permettront de tout peaufiner : actualisation du règlement intérieur, élection du président et mise en place des différentes commissions », a expliqué Elvis Foglou, politologue.
« Le chef de l’État a habitué les togolais depuis quelques années, à ce +spectacle+. Plus les choses traînent, plus on ouvre le champ aux supputations. Et ce n’est pas bon. Je souhaiterais que le nouveau Premier ministre soit connu avant la fin de cette semaine », a-t-il ajouté.
Une chose est claire, la nomination d’un nouveau Premier ministre, ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement ont toujours pris du temps ces dernières années. Il revient au chef de l’État d’accélérer un peu les choses à son niveau, afin d’éviter les supputations.
Rappelons que élections législatives du 20 décembre — boycottées par la principale coalition de l’opposition — ont été remportées par le parti au pouvoir avec 59 des 91 sièges. FIN
Edem Etonam EKUE