Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a accordé des subventions de plus de 145 millions de francs CFA à sept organisations de la société civile pour la mise en œuvre des projets communautaires de protection et de gestion durable de l’environnement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Micro Financements du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM).
Les documents ont été paraphés ce mercredi à Lomé entre le représentant résident du PNUD Mactar Fall et les représentants des sept organisations de la société civile en présence du directeur de cabinet du ministère de l’environnement et des ressources forestières, a constaté une journaliste de Savoir News.
Le PMF/FEM est un mécanisme financier qui vise à trouver des solutions locales aux problèmes environnementaux. Il est exclusivement réservé aux organisations de la société civile (Ong, associations de développement, organisations communautaires de base), auxquelles il apporte des appuis techniques et financiers pour l’exécution des projets communautaires innovants en matière de gestion durables des ressources naturelles et de protection de l’environnement.
Les enveloppes financières sont comprises entre 15 et 26 millions pour chaque projet.
Les fonds sont octroyés à six Ongs et un Comité Villageois de Développement (CVD) répartis sur toute l’étendue du territoire, pour l’exécution de leurs projets communautaires.
Ainsi, deux projets seront exécutés dans la région des savanes, une dans la région de la Kara, une dans la région centrale, une dans les plateaux, une dans la maritime et une sur le plan national.
« La cérémonie qui nous réunit ce jour devient pour nous, un rituel que nous faisons chaque année. Le PNUD démarre un nouveau cycle de 5 ans pour la période 2019-2023 et l’environnement reste encore une priorité sur lequel nous allons continuer avec la société civile pour que dans les 5 prochaines années, nous puissions encore relever plus de défis. Car, c’est à nous de créer aujourd’hui des conditions pour pouvoir faire face aux changements climatiques », a déclaré M. Fall.
Dans la région des savanes et plus précisément sur la Cuesta de Bombouaka, les deux projets retenus seront exécutés à Kpendjal/ouest et à Tandjouaré. Le Réseau des Femmes et Développement des Savanes (REFEDS) aura à exécuter à Kpendjal/Ouest, le projet « Diffusion des techniques améliorées de carbonisation et création des forêts communautaires dans le canton de Nayéka ». Ledit projet vise à vulgariser la meule casamançaise auprès des groupements de carbonisatrices de la localité en vue d’économiser l’utilisation de bois dans la fabrication de charbon de bois et en parallèle, amener les 3 groupements de carbonisatrices à la création des forêts communautaires tout en finançant des activités génératrices de revenus (AGR) de reconversion des carbonisatrices.
« Notre projet vise à amener les femmes à utiliser une nouvelle technique de carbonisation par rapport à l’utilisation de la meule traditionnelle. Cette nouvelle meule appelée la meule casamançaise est plus améliorée, plus rentable. Le deuxième aspect du projet, c’est d’amener les femmes à créer des forêts communautaires qui leur permettront de couper leurs propres arbres au lieu de couper anarchiquement les arbres. Et le troisième aspect, c’est d’amener ces femmes à opter pour des AGR alternatives à la carbonisation », a précisé Mme Confort Kabisse Lamboni (coordonnatrice du REFEDS).
Le second projet qui sera exécuté dans la région des savanes plus précisément à Tandjouré par l’Union Régionale des Organisations de producteurs de céréales des savanes (UROPCS) est dénommé « Promotion de l’Agriculture durable dans les cantons de Doukpergou et Sissièk ».
Le projet se résume en la diffusion d’un minimum de 05 pratiques agroécologiques auprès des producteurs membres des unions cantonales de producteurs de céréales tout en améliorant le taux de couverture des essences forestières, agroforestières et fruitières dans les deux cantons. Ce qui permettra de renforcer la résilience des bénéficiaires face aux changements climatiques par des appuis en AGR.
L’Ong Entreprises, Territoires et Développement (ETD) va s’attaquer dans la région de la Kara plus précisément dans la Binah, à la « diffusion de bonnes pratiques agroécologigiques auprès des producteurs membres de l’ESOP Pagouda, afin d’améliorer les techniques de protection et de réhabilitation des sols.
Le financement obtenu par le CVD Bago dans la région centrale, vise la valorisation de la forêt communautaire de Bago par l’écotourisme pour une meilleure compréhension de l’écotourisme.
Dans les plateaux, le Centre de Recherche Environnementale et d’action pour le Développement Durable (CREAD) va exécuter grâce à ce financement du FEM, le projet de création d’un arboretum d’essences locales menacées de disparition sur le plateau Akposso.
Dans la capitale togolaise, l’Ong Ecosystème Naturel Propre (ENPRP) va renforcer les capacités en matière de tri et de compostage des déchets ménagers et contribuer à la vulgarisation de l’utilisation du compost produit auprès des producteurs agricoles de la région maritime.
« Nous avons cette année, un projet qui vise à former dans les 5 régions nationales les organisations paysannes soit au Togo 250 organisations sur ce que signifie la production agroécologique, la gestion durable des terres, et comment utiliser les intrants organiques pour améliorer les rendements agricoles », a indiqué Koffi Atri (coordonnateur national du PMF/FEM).
Il faut noter que le PMF/FEM a effectivement démarré au Togo en décembre 2009. Il appuie et accompagne les initiatives communautaires de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique, la lutte contre les changements climatiques, la dégradation des terres et les polluants organiques persistants.
Cette 9ème subvention porte l’enveloppe financière totale du PMF/FEM au Togo à plus de 1,5 milliards de francs CFA pour 94 projets réalisés.
« Globalement, la plupart des projet sont des réussites permettant de tester au niveau locales, des approches concrètes et innovantes en matière de conservation de la diversité biologique, de lutte contre les changements climatiques, de lutte contre la dégradation des terres et la désertification, la protection des eaux internationales, la lutte contre les produits chimiques et les déchets dangereux », a confié pour sa part le directeur de cabinet du ministère de l’environnement.
En rappel, le PMF/FEM a été initié en 1992 et financé par le FEM. Il est mis en œuvre par le PNUD, exécuté par l’UNOPS et opérationnel dans 122 pays. En 2010, à la fin de sa quatrième phase opérationnelle, le programme a financé plus de 14 000 projets communautaires. FIN
Chrystelle MENSAH
www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24