Le Révérend Père Léonard Amossou Katchekpele a présenté ce samedi à Lomé au cours d’un café littéraire, son ouvrage intitulé « Dieu est assez grand pour se défendre tout seul » avec comme sous-titre l’apologie du témoin, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Ce café littéraire est organisé par +Héritage, Art et culture+, une entreprise culturelle spécialisée dans l’ingénierie culturelle, le management culturel et artistique. L’événement a regroupé plusieurs prêtres, des sœurs, des séminaristes ainsi que les amoureux de l’écriture.
Cet ouvrage de 108 pages paru aux éditions Lessius et aux collections au singulier, est subdivisé en sept chapitres : (i) l’écologie de la divinité, (ii) l’énigme du veilleur, (iii) le sourire de l’insolent, (iv) l’aventure du pèlerin, (v) la prière en « si », (vi) la compagnie des Saints et (vii) le récit du témoin.
Dans ces passages, il a été question pour l’auteur de faire l’apologie du témoin dont la caractéristique est qu’il ne plaide pas, mais se laisse interroger par ce que Dieu fait et dit.
Pour le R.P. Katchekpele, cet essai écrit avec verve vise à tordre le cou à nos mille et une tentatives de nous faire les avocats de Dieu, parce qu’une telle tentation existait d’ailleurs chez les disciples du Christ, qui passait beaucoup de temps à leur demander de prendre la mesure de ses paroles en arrêtant de le défendre. Car Jésus est assez grand pour se défendre tout seul, il n’a besoin d’aucun porte-parole.
« Ce que j’ai découvert de particulier dans le christianisme, c’est que les dieux ont besoin de sang, mais le Dieu de Jésus-Christ lui est mort il a choisi de mourir et de verser son sang lui-même pour qu’il n’y ait plus de sang à lui verser. Ce qui libère le chrétien d’un certain nombre de préoccupations. Le seul sacrifice que ce Dieu peut agréer, c’est la vie qu’on donne soi-même, le fait de donner sa propre vie. C’est ce que le témoin est appelé à faire. Le témoin, c’est quelqu’un qui accepte de donner sa vie, et en la donnant de cette façon-là, arrive à témoigner de ce Dieu », a-t-il expliqué.
Selon l’auteur, la parole parlée en tant que chrétien est très compliquée : « Pour dire une parole vraie, il faut que la parole du chrétien se mesure à la parole de Dieu. La parole qui vaut vraiment la peine, c’est la parole sur laquelle on peut gâcher sa vie et c’est à cette extrémité là que la parole du chrétien peut être vraie ».
« J’estime pour ma part, que Dieu n’a pas besoin de nous pour être défendu, mais il a besoin de nous pour d’autres choses dans la vie notamment chanter ces louanges, proclamer son nom et l’annoncer » a souligné le père Katchekpele.
Pour Guy K. Missodey (Prof de Lettres et critique littéraire à l’Université de Lomé), « Dieu est assez grand pour se défendre tout seul » avec comme sous-titre l’apologie du témoin, est un essai qui déroute d’abord par le titre, le sous-titre et enfin le contenu. Mais après lecture, on est surpris par le fait que l’auteur nous parle des évènements de notre vie quotidienne qui commencent par un constat. « Nous sommes à l’ère du temps où il faut défendre des minorités, les espèces en perdition. Mais on doit également défendre Dieu, car il y a des comportements que nous interprétons venant de la bonté de Dieu ».
Mais dans son ouvrage, l’auteur dit que Dieu n’a pas besoin d’avocat pour la simple raison que de par son essence, il est suffisant et il a plutôt besoin d’un témoin. C’est que nous retrace le Père Katchekpele dans l’apologie de la prière parce qu’il ne s’agit de produire un discours sur Dieu, mais il faut quitter le +comportement du dire+ pour aller vers le +comportement du faire+.
« Le chrétien catholique doit se trouver dans l’action, celle qui s’inscrit dans la génération. Et ceux qui sont le modèle, c’est-à-dire ceux qui ont concilié le dire et le faire ce sont des saints. L’auteur nous invite à une autre relecture des textes bibliques à travers cet ouvrage, présenté dans un style ludique, aéré. Et parfois le style est badin en se référant aux terminologies des réseaux sociaux, du vocabulaire des technologies d’information et de la communication. Le mérite de ce livre est qu’il n’est pas dogmatique puisqu’il réconcilie plusieurs pratiques religieuses, même ce qu’on peut prendre pour les athées s’y retrouve.
Ce qui est important c’est un problème de comportement, d’action qui doit conduire chacun à chercher sa piste dans cette quête indéfiniment ouverte » a apprécié Prof Missodem.
Précisons que Léonard Amossou Katchekpele est prêtre togolais licencié en droit canonique et docteur en théologie. Il est en charge de l’aumônerie des étudiants à Metz en France. Il a publié au Cerf, une étude remarquée : Les enjeux politiques de l’Église en Afrique (2016). FIN
Abbée DJAGLO
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