La puissante conférence épiscopale congolaise (Cenco) a indiqué jeudi qu’elle connaissait le nom du vainqueur de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo et a demandé à la Commission électorale (Céni) de proclamer les résultats dans « la vérité et la justice ».
La mission d’observation de la Cenco « constate que les données à sa disposition issus des procès-verbaux des bureaux de vote consacre le choix d’un candidat comme président de la République », a déclaré son porte-parole, l’abbé Donatien Nshole.
« Il est important de souligner que les irrégularités observées n’ont pas pu entamer considérablement le choix que le peuple congolais a clairement exprimé dans les urnes », a-t-il ajouté.
« A cet effet, la Céni est appelée en tant qu’institution d’appui à la démocratie de publier en toute responsabilité les résultats des élections dans le respect de la vérité et de la justice », a-t-il poursuivi.
L’abbé Nshole présentait le rapport préliminaire de la Mission d’observation électorale de la commission justice et paix de la Cenco, qui affirme avoir déployé quelque 40.000 observateurs lors des élections dimanche.
Les élections présidentielle, législatives et provinciales de dimanche doivent désigner notamment le successeur du président Joseph Kabila, interdit de nouveau mandat selon la Constitution.
La Céni avait indiqué mardi qu’elle proclamerait les résultats provisoires « au plus tard » dimanche. La Céni a fait savoir jeudi qu’un report de l’annonce était possible.
Le ministre des Médias, Lambert Mende, a rappelé jeudi que seule la Céni était « habilitée à annoncer et publier les résultats des votes ».
« Le gouvernement et les cours et tribunaux de la RDC ont la charge de garantir cette intégrité en faisant en sorte notamment que toutes les parties prenantes au processus électoral autre que la Céni s’abstiennent de semer la confusion dans les esprits », avait prévenu le ministre et porte-parole du candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary.
« Les résultats proclamés par la Céni ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice », avait déclaré l’ex-archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, le 12 décembre 2011 à l’annonce de la réélection contestée du président Kabila.
SOURCE : AFP