Les élections générales prévues dimanche en République démocratique du Congo ont été reportées au mois de mars dans deux zones de conflit dont Beni, a annoncé mercredi la commission électorale nationale indépendante (Céni).
La Céni maintient les trois élections présidentielles, législatives et provinciales ce 30 décembre dans le reste du pays, avec « publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle » le 15 janvier et prestation de serment du nouveau président le 18.
« Les élections directes dans les circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et Butembo ville, en province du Nord-Kivu (nord-est), ainsi que Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe (sud-ouest), initialement prévues le 30 décembre 2018, sont programmées au mois de mars 2019 et feront l’objet d’un calendrier spécifique », indique un communiqué de la Céni.
Ce report partiel concerne notamment l’élection présidentielle, déjà trois fois reportée, qui doit désigner le successeur du président Joseph Kabila au pouvoir depuis janvier 2001.
Ce report concerne 1.256.117 électeurs (sur les 40 millions inscrits). Pour l’élection présidentielle, la RDC est considérée comme une « circonscription unique » par la commission électorale et le report pourrait poser un problème de droit constitutionnel.
Dans son communiqué, la Céni confirme que les élections présidentielle, législatives et provinciales se tiendront ce dimanche 30 dans le reste du pays.
La « publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle » est prévue le 15 janvier.
La prestation de serment du président élu est annoncée le 18 janvier, soit bien avant la date des élections dans les deux zones où elles sont reportées.
La région de Beni est touchée par une épidémie d’Ebola qui a tué 354 personnes depuis qu’elle a été déclarée le 1er août.
En outre, des tueries de civils attribuées au groupe armé des ADF ont fait près de 1.000 morts depuis octobre 2014, malgré les interventions de l’armée congolaises et des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
La région de Yumbi dans le Mai-Ndombe vient d’être touchée par une soudaine éruption de violences à caractère communautaire depuis deux semaines. Au moins 80 personnes ont été tuées et des milliers ont fui au Congo-Brazzaville voisin.
L’Eglise catholique de RDC, la société civile et les partis politiques d’opposition s’étaient prononcés contre un nouveau report des élections après celui du 23 décembre.
Les élections générales ont été trois fois repoussées depuis la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila fin 2016: de décembre 2016 à décembre 2017, de décembre 2017 au 23 décembre 2018, puis du 23 au 30 décembre 2018.
SOURCE : AFP