Les leaders de la principale coalition de l’opposition ont affiché leur colère ce mercredi, affirmant ne pas reconnaître les nouveaux députés élus à l’issue des dernières législatives et ont appelé à une marche de « protestation » le 12 janvier.
Les responsables des 14 partis politiques de ce regroupement ont boycotté ce scrutin tenu le 20 décembre dernier, dénonçant des « irrégularités ». Ils ont plusieurs fois exigé l’arrêt du processus et la reprise de toutes les activités menées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
L’Union pour la République (Unir, parti au pouvoir) a remporté ces élections avec 59 sièges, selon les résultats provisoires de la Céni. L’Union des Forces de Changement (UFC, de Gilchrist Olympio), est arrivée en deuxième position avec 6 sièges.
Le Nouvel Engagement Togolais (NET), fait son entrée au Parlement avec 3 sièges, de même que le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo avec 3 sièges également. Dix listes d’indépendants ont engrangé 18 sièges.
« Nous engageons les togolais et les togolaises à dire non, nous ne reconnaissons pas ce que vous avez fait. Pour dire Non à ces soi-disant élus pour qui nous n’avons pas voté et qui ne sont pas représentatifs », a martelé Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordinatrice de la coalition), lors d’une conférence de cette coalition.
« Ils ne sont pas capables de prendre en main, notre destin. Ils ne peuvent pas construire notre avenir. Ils ont été nommés, ils ont été cooptés juste pour aider le régime à se maintenir et nous ne nous reconnaissons pas en eux. C’est ce que nous voulons dire de manière forte le 12 janvier 2019 », a-t-elle précisé.
Dans une délibération rendue publique, la coalition s’est « indignée de la manière dont la Cédéao s’est dérobée à ses responsabilités en laissant le pays dans une situation pire que celle qui prévalait au moment de son intervention ».
« Cette façon étrange de clôturer le dossier togolais est d’autant plus scandaleuse que les représentants de la cédéao ont été témoins de graves brutalités et de l’état de terreur instauré par les forces de l’ordre et de sécurité avant et pendant la mascarade électorale ainsi que la militarisation à outrance toujours effective dans les préfectures », dénonce la coalition, qualifiant le scrutin du 20 décembre de « coup de force électoral perpétré par une « Céni illégale ».
Précisons que les différentes missions d’observation internationales, ont salué la bonne tenue de ces législatives.
Les chefs d’État de la Cédéao se sont également félicités de la tenue des « libres et transparentes », conformément à leur feuille de route pour une sortie de crise au Togo.
Réunis samedi dernier à Abuja (Nigeria), les dirigeants ouest-africains ont « fortement regretté » la non-participation de la C-14 à ces législatives, « malgré les efforts considérables déployés par les facilitateurs pour favoriser des élections inclusives avec une participation équitable de tous les acteurs à la Céni ».
En rappel, les résultats définitifs seront proclamés par la Cour constitutionnelle, après avoir planché sur les éventuels recours. FIN
Junior AUREL