L’Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG/YMCA Togo) a organisé vendredi à Lomé dans le cadre de la célébration de la célébration de la 70ème journée de la déclaration des droits de l’homme, la projection d’un film documentaire relatant l’évolution des droits humains depuis leur adoption par les Etats, séance suivie d’une causerie-débat autour du droit à la santé des détenus dans les prisons du Togo, a constaté une journaliste de Savoir News.
Des représentants de plusieurs organisations de la société civile (nationales et internationales) étaient présents à cette rencontre dont les échanges ont permis de définir des pistes, visant à améliorer les conditions de détention et le droit à la santé en milieu carcéral.
Selon Idrissou Akibou (directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion), plus besoin de se voiler la face en ce qui concerne le problème de surpopulation dans les prisons du Togo, un facteur intimement lié au problème de santé des détenus. Le droit à la santé qui peine à être respecté dans les prisons du Togo est lié au budget alloué, au manque de personnel et de matériels adéquats.
« Je me réjouis de l’organisation de cette rencontre, parce que le problème qui est posé nous concerne tous : les togolais, l’administration pénitentiaire… ce problème concerne les droits de l’homme, la démocratie et l’amélioration des conditions de détentions dans notre pays. Je ne peux que me réjouir d’une telle rencontre, car je sais que de nouvelles initiatives sont prises par les uns et les autres pour améliorer les conditions de détention dans notre pays », a-t-il souligné.
« La santé des détenus n’est pas aussi rose dans les prisons du Togo, quand on sait que les effectifs sont en train de grimper. Nous sommes en surnombre actuellement de sorte que le montant qui est destiné à la pharmacie ne correspond plus à l’effectif que nous avons dans les prisons actuellement. Pour améliorer les conditions de détention en particulier celles de la santé, il faudra faire une revue par rapport au montant alloué à cette dotation et voir dans quelle mesure réduire la surpopulation carcérale », a ajouté M. Akibou.
Prévention de la délinquance chez les jeunes, accès à la justice des détenus, formation en vue de la réinsertion professionnelle des détenus, assainissement des sanitaires dans les prisons… : l’UCJG, acteur de terrain dans les prisons du Togo, implique les autres acteurs de la société civile, pour une amélioration du droit à la santé dans les détenus du Togo.
« YMCA Togo a organisé cette soirée de projection de film par rapport aux droits humains dans le cadre de la célébration de la 70e journée de la déclaration universelle des droits de l’homme.Nous avons voulu faire un focus sur la santé des détenus, parce que quand on parle de détention, le détenu perd un seul droit : le droit d’aller et venir, le droit à la liberté. Mais il a toujours le droit à la santé. Mais aujourd’hui, on constate que dans nos prisons, il y a de réels problèmes par rapport à la santé des détenus. Pas de médecins, pas d’infirmiers, pas de couverture médicale. Il y a urgence d’intervenir. Nous avons donc voulu rassembler les acteurs de différents niveaux pour échanger sur cette situation des détenus en matière de santé », a indiqué Gérard Atohoun (secrétaire général de YMCA-Togo).
« Nous avons eu des discussions très franches et très directes avec des acteurs qui connaissent bien leur domaine. Il est clair aujourd’hui que nous sommes à une surpopulation carcérale de près de 400-500% avec beaucoup de problèmes de santé. En tant que société civile, on s’est mis d’accord pour faire ensemble les plaidoyers, afin de diminuer le nombre de détenus dans les prisons du Togo et de renforcer le droit à la santé avec une couverture médicale, un personnel et des soins adéquats », a-t-il poursuivi.
En rappel, l’UCJG/YMCA est une association internationale et interconfessionnelle regroupant des volontaires chrétiens. Elle présente sur les cinq continents plus de 120 mouvements nationaux dont celui du Togo.
Les YMCA Afrique rassemblent les jeunes dans 20 pays africains avec la vision partagée de « renforcer la capacité des jeunes pour la renaissance africaine ».
Le but visé n’est autre que celui de l’agenda 2063 : faire en sorte que les jeunes héritent d’une Afrique puissante, juste et prospère. FIN
Chrystelle MENSAH
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