Le Nouvel Engagement Togolais (NET, opposition) a « condamné avec véhémence tout acte de violence d’où qu’il vienne » et appelé « instamment à la retenue de part et d’autre comme l’a relevé la feuille de route de la Cédéao du 31 juillet 2018 à laquelle les deux protagonistes ont librement souscrit ».
Selon le bilan dressé ce lundi après-midi, par les responsables de ce regroupement de 14 partis politiques, 6 personnes ont été tuées dont trois à Sokodé samedi et lundi et plusieurs autres blessées dont des cas graves.
Pas de bilan officielle pour ce lundi, mais le bilan dressé samedi par le gouvernement fait état de deux décès dont un par balle.
Le gouvernement avait interdit ces manifestations, en évoquant le « risque très élevé de troubles graves à l’ordre public », la campagne électorale ayant démarré depuis le 4 décembre.
Pour le NET, la « violence qui s’invite de nouveau dans les rues de nos villes est intolérable de surcroît dans un contexte déjà marqué par une extrême tension autour du processus électoral en cours ».
« Les règles de proportionnalité et de maîtrise de l’art de la gestion des foules devraient en permanence habiter nos forces de l’ordre et de la sécurité. La recrudescence de l’usage d’armes à feu dans la gestion des manifestations publiques met à mal notre idéal démocratique basé sur l’État de droit et le respect de la personne humaine», souligne le parti de Gerry Taama.
« L’usage disproportionné de la force létale, souvent par le fait de personnes n’ayant rien à faire et rien à voir dans la gestion des foules », poursuit le communiqué, «interpelle les plus hautes autorités de l’État qui ne peuvent plus promettre des enquêtes dont les conclusions ne sont jamais communiquées au public ».
« Il nous faut des coupables, il nous faut des noms, pour honorer la mémoire de toutes ces personnes tombées à l’autel de l’enracinement de la démocratie au Togo et pour que justice soit faite», martèle le NET.
Ce drame, a relevé le NET, « soulève de nouveau la nécessité de la mise en place rapide des tribunaux militaires, chargés de connaître des infractions des éléments des forces armées dans l’exercice de leurs fonctions ».
Rappelons que les leaders des 14 partis politiques de la coalition de l’opposition n’ont pas présenté de listes pour ce scrutin, dénonçant des « irrégularités ».
Ils exigent l’arrêt du processus électoral et la reprise de toutes les activités déjà menées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). FIN
Junior AUREL